AUTODÉRISIONNEL INÉGAL MAIS SYMPATHIQUE. C’est un peu le principe quand on ouvre un album paru chez Fluide Glacial : on ne sait jamais à l’avance à quelle sauce il va être servi mais on est sûrs que ce sera toujours avec une base d’humour et une dose d’irrévérence. Pour celui d’Isa et Gaudelette, on agrémentera ces deux éléments d’une sauce aigre-douce relevée d’une pointe de tabasco pour le côté piquant et provocateur du titre.
Car oui, le titre interpelle, mais passez votre chemin si vous pensez trouver derrière ces mots forts une diatribe engagée pour un féminisme décomplexé et radical : on en est loin et ce n’est de toute façon pas le but de l’autrice ! Isa nous sert sa vision du militantisme féministe et du patriarcat ouin-ouin et les deux en prennent pour leur grade. Car si l’autrice a des convictions tranchées, elle rappelle qu’elle est surtout là pour faire rire son lectorat. TOUT son lectorat, y compris les fameux hommes blancs cis hétéros boomers dominants un brin susceptibles qu’elle s’amuse à caricaturer dans cette BD.
Le runnin- gag des planches non remises par Isa sert autant de fil rouge que sa lutte en pantoufles contre un patriarcat vacillant et pleurnichard. Le personnage qu’elle s’est créé sert ainsi à la fois d’alter ego exorcisant ses peurs et de figure féministe engagée tant que les combats ne sont pas trop compliqués.
Le problème est que cet exercice d’équilibriste consistant à essayer de faire rire tout le monde entraîne des lourdeurs sur les histoires racontées, lesquelles ont par ailleurs peu de liens entre elles. Le rythme est ainsi régulièrement cassé et on se surprend à ne pas rire de tout, notamment de l’anecdote de la chercheuse dépressive du GIEC.
L’ensemble reste malgré tout de bonne facture et les fans de Fluide Glacial y trouveront leur compte.
GBé
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