SCIENTIFIQUE. Une plongée aride et froide dans l’univers des tests génétiques dits "récréatifs" et de leurs conséquences, principalement négatives.
Si La Génétique au cœur propose un résumé alléchant, force est de constater que l’intérêt s’étiole dès les premières pages, la BD se transformant dans son premier tiers en cours magistral sur l’ADN et son utilisation. Même si l’éclairage est nécessaire pour comprendre le sujet et que l’exemple donné concerne une enquête policière, le texte et sa présentation sont très scolaires, avec des passages descriptifs assez indigestes digne d’un cours de biologie avancée.
À cette première section plutôt aride, succède un autre passage non moins difficile : les conséquences du fait d’avoir réalisé un test génétique illégal sur la vie professionnelle, personnelle et financière d’un individu et de sa famille. Le trait étant poussé à l’extrême et raconté froidement par le père qui considère les tests ADN récréatifs comme le mal absolu et n’en propose que les conséquences négatives, il est compliqué d’y croire, car l’objectivité n’y est pas.
La troisième partie rattrape un peu l’ensemble en rappelant l’intérêt des tests génétiques pour la recherche, l’éradication de maladies génétiques et la surveillance médicale. Mais tout cela retombe comme un soufflé quand l’intrigue autour du père et de sa fille qui a réalisé un de ces fameux tests ADN récréatifs et découvert ce qui semble être un secret de famille se termine par un discours-cliché sur les liens émotionnels, plus forts que les liens du sang.
Les quelques beaux découpages de planches d’Héloïse Chochois ne suffisent donc pas à donner suffisamment d’âme à cette enquête de Philippe Amouyel a priori intéressante.
GBé
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