On avait pris l’habitude de voir éditer en BD des vignettes de blogueuses, souvent similaires : parisiennes, trentenaires, fréquentant les milieux artistiques... Avec cet opus signé Livio Bernardo, le milieu est très proche, mais le point de vue masculin. Son dessin est d’ailleurs assez similaire à celui d’une Margaux Motin, pour n’en citer qu’une.
Les portraits de l’auteur s’appuient sur une double précision : les visages, les attitudes, les looks, d’une part, et le langage de l’autre. Sur ce point, attention à l’indigestion. Une avalanche de jargon post-ado directement importé des banlieues, transformé à la sauce bobo. Pour qui n’a pas d’ados autour de soi (ou des fêtards du 11ème arrondissement) la traduction s’avère compliquée.
Reste à savoir si le but de Livio est atteint, tellement le vide qui émane de ces "personnages" envahit les pages. Recueil miroir qui ambitionne de capter les us et coutumes d’une tribu minuscule, ou bien peinture à charge des futurs bobos des albums de Dupuy et Berbérian ?
DT
Voir en ligne : le compte Instagram de livio
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.