THRILLER. Une plongée visuelle spectaculaire mais lacunaire dans le premier tome de la trilogie Sara Geringen de Nicolas Beuglet.
Sarah Geringen, inspectrice norvégienne, enquête sur une mort des plus étranges : un patient isolé d’un hôpital psychiatrique serait mort de peur en poussant un cri violent et effrayant. Elle comprend rapidement que l’affaire est bien plus importante qu’une banale mort accidentelle comme voudrait le faire croire le directeur de l’hôpital, et se lance dans une enquête qui l’amènera jusqu’en France et lui fera remonter le temps.
Les amatrices et amateurs de polars seront ravis de retrouver en phylactères la première enquête de Sarah Geringen, personnage emblématique créée par l’ancien journaliste et désormais auteur Nicolas Beuglet en 2016. L’univers visuel saturé et le trait flouté de Laval NG rendent bien l’ambiance glauque, poisseuse et froide du roman. Le panel de couleurs de l’album est présent dès la couverture, le rouge de la chevelure de Sarah tranchant souvent avec le reste du décor, comme un rappel de la colère intérieure qui l’anime.
En revanche, celles et ceux qui ne connaissent pas le personnage de Sarah pourraient être déroutés par sa froideur et son manque d’empathie ainsi que par l’intrigue elle-même, assez particulière. De même, le récit laisse beaucoup de zones d’ombres qui sont davantage développées dans le roman et la fin proposée est abrupte et incomplète.
En d’autres termes, il est difficile de résumer en 152 pages de dessins un roman dense qui en fait près de 500, même si Makyo s’en sort plutôt bien.
GBé
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