Nous apprenons le décès de Michel Serres, ce samedi 1er juin à l’âge de 88 ans. Le philosophe, historien des sciences et homme de lettres français, élu à l’Académie française, était un admirateur éperdu de l’œuvre d’Hergé dont il avait été l’ami.
Il disait de lui qu’il était « Le Jules Verne du XXe siècle » : « On y trouve les mêmes caractéristiques : l’exploration totale du monde (Tibet, Australie, Amérique du Sud) ; toutes les sciences : ce ne sont plus les sciences physiques, mais plutôt les sciences humaines, l’ethnographie, l’égyptologie... Hergé, c’est le Jules Verne des sciences humaines. On y trouve enfin l’éducation de la tolérance, de l’amitié entre un Chinois et un petit Belge, par exemple… » [1]
Il consacra dès les années 1970 des essais qui sont autant de jalons capitaux dans le corpus critique hergéen : Les Bijoux distraits ou la cantatrice sauve (1972) [2] et Tintin ou le picaresque d’aujourd’hui (1977) [3]
Dans les années 2000, celui qui était devenu entretemps administrateur de la Fondation Hergé, publiait Hergé, mon ami [4] dans lequel on retrouve les six essais et deux portraits qu’il a consacrés à Hergé, « son ami de vieillesse ».
DP
[1] Tête à tête avec Michel Serres, La revue des livres pour enfants n°134-135, automne 1990.
[2] Hermès II : L’interférence, Éditions de Minuit, 1972.
[3] Critique n°358, Éditions de Minuit, Paris, 1977.
[4] Éditions Moulinsart, 2000.
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