À LA MODE. Un shojo adolescent agréable à lire mais très prévisible et qui pose question sur la notion de consentement et de domination dans le couple.
Chihiro, lycéen styliste studieux et légèrement égocentrique, a un coup de foudre pour sa camarade Michi qui manque de confiance en elle. À son contact, elle prend peu à peu conscience de son potentiel de mannequin et accepte de lui servir de muse pour ses créations. Des sentiments vont ainsi naître entre eux.
Sois ma muse ne prétend pas renouveler ou moderniser la formule du shojo. Il surfe tranquillement sur les ressorts connus du genre et n’est ni meilleur ni moins bon qu’un autre. Les fans du genre retrouveront donc avec plaisir le schéma et les personnages traditionnels de ce type de mangas : un lycéen beau gosse mystérieux, une jolie jeune fille timide et peu sûre d’elle et une histoire d’amour qui va bien évidemment réunir les deux protagonistes pendant quelques albums (9 à ce jour au Japon).
L’originalité vient éventuellement de l’univers de la mode qui sert de décor au récit mais dans ce premier tome, il n’est qu’un prétexte pour que les héros se retrouvent. Le dessin est lui aussi classique et correspond aux codes du genre : grands yeux brillants, bulles autour des personnages aux moments importants, etc...
Un lectorat plus averti pourra regretter qu’à l’heure où la question du consentement et de la domination masculine dans les relations de couple agite nos sociétés modernes, ce shojo continue de propager des schémas empreinnts de sexisme, avec notamment Michi qui se laisse convaincre que ce que Chihiro lui propose est ce qu’elle veut alors qu’elle est au départ très mal à l’aise avec l’idée d’être exposée, d’être une muse. La domination mentale de Chihiro sur Michi est aussi marquée par sa supériorité physique, le lycéen étant bien plus grand qu’elle.
Le tome 2 sorti le 16 août et le tome 3 à venir le 15 novembre 2023 apporteront peut-être un nouvel éclairage et une réflexion plus profonde sur cette relation amoureuse.
GBé
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