Nous vous l’avons annoncé récemment, Spirou publie la nouvelle histoire de Jules de Émile Bravo. Une excellente initiative qui suscite néanmoins quelques interrogations.
Cette publication est contemporaine avec celle de Top Ouf, le nouvel album des Formidables aventures sans Lapinot (NDLR : A priori « une histoire sans Lapinot », Lewis Trondheim n’est pas à une surprise près).
Or, ces deux séries sont éditées par Dargaud. Dans le numéro 3738, du 2 décembre prochain, on compte donc douze planches prépubliées par l’éditeur parisien, sans compter le gag en une planche de Parker et Badger lui aussi publié par la maison de la rue Moussorgski.
Le constat est simple : Dans ce numéro près d’un quart des planches proviennent de chez Dargaud. C’est incontestablement une première. Historiquement, l’hebdomadaire de la bonne humeur a toujours essentiellement publié des séries éditées par Dupuis.
Dans l’entretien qu’il nous avait accordé, Frédéric Niffle, le rédacteur en chef du journal, nous avait confié vouloir ne publier que des récits d’auteurs qui "maîtrisent leur métier". Aurait-il du mal à trouver, pour l’instant, de jeunes débutants qui répondent à cette exigence ?
L’hebdomadaire des éditions Dupuis se transforme-t-il tout doucement en un journal « jeunesse » accueillant fréquemment des séries de l’ensemble du groupe Média-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard) ? On peut se poser la question.
Rappelons cependant que ce n’est toutefois pas la première fois que le journal de Spirou s’ouvre ainsi aux histoires d’autres éditeurs. Dans les années 1980, notamment, les trois premiers albums de XIII, de Jean Van Hamme et William Vance y avaient été publiés. Ce fut, comme on sait, un excellent tremplin pour la série.
Par ailleurs, le journal de Mickey, l’un des principaux concurrents de Spirou, édite depuis des années des séries éditées par d’autres éditeurs : Les Profs, Parker & Badger ou encore L’élève Ducobu. On le voit, des synergies peuvent être positives…
Mais que le journal de Spirou baisse pareillement la garde, c’est une nouveauté.
NA
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... sans compter le gag en une planche de Parker et Badger lui aussi publié par la maison de la rue Moussorgski.
La série Parker et Badger est éditée chez Dupuis.
Non. Le prochain album sera édité par Dargaud. Il est d’ailleurs dans leur programme pour la rentrée. Nous en parlions là...
Quand je vois ce qu’est devenu Spirou, je me dis que l’arrivée de séries Dargaud n’est franchement pas une mauvaise chose.
y’a quand meme encore de bonne chose chez Dupuis mais sont moins fréquentes : Seuls et Tamara et les nombrils et les démons d’Alexia plus les quelques séries sénarisées par Raoul Cauvin qui sont toujours de bon niveau ! mais c’est vrais que ils ont un peu fait le ménage exit les petits hommes, le scrameustache, Buck danny, soda (la c’est Tome qui merde il parait) mais le rédac chef m’a dit qu’il n’y a pas assez de série tout public chez dupuis (j’y crois moyen mais bon) un kogaratsu, un aria, même de nouvelles série réaliste (ethan,jason Brice, pourrait très bien faire partie du journal même certain aire libre serait totalement fait pour le journal ! nous ne sommes plus dans les années 50 ! un bout de tété ne fait plus peur à personne ! il se pourrait bien que ce soit plutot une affaire de copinage ?
Ne serait ce pas pluto (comme le chien de Mickey, arf arf !°)une conséquence de recherche accrue de rentabilité pour Dargogo et Dupuis ?
D’un coté, on a un éditeur riche d’un catalogue puissant de qualité (dargaud) mais sans support de promotion, de l’autre un hebdo mythique (septagénaire) mais peut-être difficile à rentabiliser maintenant que nos petits crétins prefèrent s’adonner aux joies fébriles et manuelles de la gameboy et autres japoniaiseries à la Naruto et Pokemon !!
Imaginons que le prix de la page dans Spîrou soit de 200 à 300 euros. S’il n’y a pas d’album par la suite, c’est un peu cher, non ? Mais s’il s’agit de prépublication dans le cadre d’un album à paraitre chez Dargaud, je suppose que tout le monde est gagnant !!
200 à 300 euros la planche c’est un peu cher ?!?
Bon sang, qu’est-ce qu’il faut pas lire... Et on s’étonne qu’il soit si dur de faire bouillir la marmite
L’aspect rentabilité est sans doute à prendre en compte, en effet. Mais ça n’est peut être pas le seul point.
Dans le débat qui est lancé, il ne faut pas oublier que l’album d’Émile Bravo est sorti il y a quelques 3 ans et demi. Personnellement, une prépublication d’un album, même s’il est à paraître chez Dargaud, ne me choque pas spécialement. En revanche j’ai plus de mal quand il s’agit d’une publication postérieure à la sortie de l’album, surtout sur plusieurs années. D’autant plus quand on se retrouve avec 3 histoires à suivre simultanément (mais débutées heureusement de manière décalée).
En ce qui concerne ce que vous dites sur le prix à la planche et les albums qui suivent ou non la publication, c’est encore un autre problème. Car, pour beaucoup de séries débutées dans les pages du magazine, Dupuis est parfois très long à se décider à leur permettre de sortir en album. Ce qui fait que certains vont voir ailleurs.
On se retrouve donc dans un certain paradoxe...
Où est passé ce fameux concept de laboratoire ? Le professeur Niffle n’a-t-il plus de cobayes chez Dupuis qu’il lui faille celui de Jules d’Emile Bravo ?
3 séries, 2 traitement apparemment :
ESTEBAN de Bonhomme et LAPINOT (sans Lapinot) de Trondheim : on prend la série en cours de route.
JULES de Bravo, on retropédale dans la série avec une aventure parue en 2005.
Si la raison en était que la question du père était à suivre et que tout de suite l’éditeur enchaine avec la nouveauté, ça pourrait se comprendre. Mais c’était un peu le cas avec ESTEBAN et le Trondheim, je pense.
Ca donne plutôt l’impression que F. Niffle et/ou Média P. veulent installer durablement JULES comme héros récurrent du journal de Spirou.
Jules ( La question du Père)de Bravo n’est il pas déjà publié en album ?
Décidément depuis que Tinlot a tiré sa révérence, Spirou se la joue retour vers le futur...
Mais n’est-ce pas pas parce que Thierry Tinlot a été incapable de lancer une série viable sur le long terme que Spirou se retrouve dans cette situation ? Ses prédecesseurs avaient beau jeu de remplir le journal de Gaston Lagaffe,Boule et Bill, Natacha, Yoko Tsuno, Tuniques Bleues, Schtroumpfs,JKJ Bloche, Brousaille et autres, chaque rédacteur en chef apportait sa pierre à l’édifice, mais à l’aube des années 90 est apparu une politique fast-food, au jour le jour, après moi le déluge. Voilà le résultat, 20 ans à laisser partir des séries, s’user les autres (les auteurs vieillissent aussi, c’est un fait), sans donner aux jeunes auteurs la chance de faire leur place et d’installer des séries viables. Où sont tous les talentueux auteurs lancés par alain de kuyssche à la fin des années 70 ? Ailleurs, dans d’autres maisons d’édition. Spirou était un tremplin mais pas pour Dupuis.
Il me semble pourtant que c’est sous l’ère Tinlot que sont apparus Seuls, Kid Paddle ou Parker et Badger. Ce n’est pas rien quand même ! Bizarrement, ces deux derniers ont quitté Dupuis. Mais depuis OVV et Niffle, une seule série, les Nombrils, est sortie du lot, avec le succès qu’on lui connaît. J’ai beau chercher, je n’en vois pas d’autre.
Que d’approximation dans ce genre de message. C’est par exemple Patrick Pinchart qui a découvert Kid Paddle. Et c’est Benoît Fripiat qui a signé avec Delaf & Dubuc. Ceux-ci avait été « introduit » chez Dupuis par Marc Cuadrado.
Kid Paddle est apparu dans la rubrique Jeux Vidéo sous l’ère Pinchart (avant Tinlot donc).
Non Kid Paddle est arrivé avant,sous l’ère Pinchart.Seuls, je ne sais plus mais Gazzoti n’a pas attendu Tinlot pour montrer son talent.Bref maigre "bilan découverte" pour Tinlot qui a été redac-chef pendant plus de dix ans...
Tinlot a amené Tamara.
Tinlot a amené Tamara.
Pas de quoi être fier.
En revanche il a découvert Fabien Vehlmann, ça c’est bien.
D’après les interviews de Fabien Vehlmann, c’est lui qui a dû insister plus que lourdement pour réussir à se faire remarquer par le Boss de Spirou. S’il ne l’avait pas carrément assiégé en le bombardant de scénarios, de téléphones et de rendez-vous, Tinlot n’aurait pas "découvert" Vehlmann ;o) !!!
Et Zidrou idem, avec un nombre impressionnant de projets refusés avant que Tamara soit accepté.
Bref Thierry Tinlot n’a su "découvrir" que des gens qui lui marchaient sur le ventre, les mains pleines de planches.
Les Nombrils, c’est la revue canadienne SAFARIR qui les a découverts, pas Spirou !
Kid Paddle est apparu sous l’ère Pinchard.
Quant à lancer un succès, il faut plusieurs années.
Niffle n’est là que depuis 1 an et demi. Et il a hérité de bien peu de séries.
Sont apparus depuis son arrivée : le Royaume (excellent), Zombillénium (superbe Arthur De Pins), Le Labo, Les Poulets du Kentucky, Esteban, Maki (Tarrin n’a jamais été meilleur) et quelques autres choses dispensables. Qui sait si dans quelques années ces séries ne seront pas des best-seller ?
Quant aux suppléments, il y a Crapule de Jean-Luc Deglin.
Jules, c’est un choix indiscutable pour Spirou, mais dommage qu’il ne s’agit pas d’une nouveauté.
Cela dit, le journal a fortement gagné en qualité.
C’est Fripiat qui a amené Les Poulets du Kentucky.
Le plus désespérant n’est pas la provenance des séries, mais le fait que le numéro de Spirou de cette semaine reprenne deux histoires déjà parues récemment en album : Ingmar et Jules. Cela ressemble beaucoup plus à du marketing de troisième zone qu’a une intention patrimoniale.
Bon, ben, ils annoncent un 100 pages la semaine prochaine, avec le spécial Noël.
Et c’est sûr qu’il y en aura encore qui râleront.
Mais n’est-ce pas la preuve de l’importance qu’a encore Spirou ?
Est-ce qu’il y en a un pour dire que, bon dieu, Mickey a prépublié un gag de truc qui est paru chez machin il y a deux ans ?
Le jour où il n’y aura plus personne pour râler, c’est que le journal sera mort !
Le jour où le journal est mort, c’est quand la mailboxe a été gentiment censurée.
C’est aussi l’absence de communication sur ces "choix" éditoriaux.
Paraît que Niffle n’est pas souvent à Marcinelle... mais qu’importe n’est-ce pas ? Un pc, une connection internet et le tour est joué. On fait bien la guerre à distance à notre époque.
la mail box c’était du n’importe quoi au bout d’un moment aucune convivialité les quelques personnes qui le monopolisait s’en servait comme un msn on s’en tappais de leur crise existentiel au bout d’un moment ! il ne partageait rien avec les nouveau venu ! normale qu’ils aient fermé ce lien entre le lecteur et la redak ! venez voir le blog a raoul c’est autre chose et ca joue bien le rôle !
C’est sûr que c’est un peu bizarre de voir un vieil album de Jules publié en tranches dans Spirou mais pourquoi pas....
par contre une prépublication d’une histoire dégoûtante de bassesse et de mépris, ça n’a l’air de choquer personne.
Je parle bien sûr de l’histoire de Trondheim où des espèces de machos rétrogrades parient 5000 euros (5000 euros c’est une somme énorme, le Génie aurait-il perdu le sens des réalités depuis qu’il a été Grand Prix d’Angoulême ? ) qu’ils vont se taper une meuf dans le week-end, ben oui, parce que les rapports humains c’est une question d’argent et que le respect des autres ça se compte en gros biftons... Ah j’ai failli oublier la scène où la seule fille de l’histoire met la main sur le sexe de son copain pour lui dire au revoir. que de la poésie pour les gamins (mais en reste-t-il) qui lisent Spirou.
Bonne chance aux parents qui vont découvrir ça...
Quand il a commencé cette histoire il y a plusieurs années, c’était des francs, 5000 francs, il a eu la flemme de convertir. Et qui n’a jamais joué à chat-bite ?
il a eu la flemme de convertir.
Aucun doute, vous le connaissez personnellement.
La mauvaise foi permet de dire qu’on aime tout, qu’on accepte tout.
Vivement que dans Spirou ils expliquent aux gamins comment faire des sex cam avec msn car il faut bien vivre avec son temps (celui d’interdire de ne pas consommer, autrement appelé la liberté) à entendre certains !?
Spirou mélange tout. Petit Poilu pour les 4 ans en mini-récit et Trondheim pour les grands. C’est un melting-pot, un pot pourri.
Il a eu la flemme de pas vérifier si le scénario existait déjà aussi en fait :
Décidément, vous le connaissez très bien. Ce ne serait pas vous, Trondheim, par hasard .
Bonne chance aux parents qui vont découvrir ça...
Le problème avec Spirou, c’est que c’est un hebdomadaire censé être pour les enfants qui est surtout lu par des adultes. D’ailleurs, la totalité des gens qui laissent des commentaires ici à ce sujet sont des adultes. Des adultes qui disent pas mal de bêtises. Des adultes nostalgiques qui se comportent comme de grands enfants. Alors, forcément, au bout d’un moment, il y a confusion des genres. Le Petit Spirou, Les Nombrils, Tamara sont des BD qui parlent surtout de sexe et de façon de plus en plus directe. Pas étonnant que Top Ouf soit prépublié là : le dessin naïf de Trondheim fait gamin et les propos sont ados-adultes. Spirou est de plus en plus un hebdo pour ados et adultes et de moins en moins pour les moins de 12 ans. Le problème, c’est qu’en prenant cette voie, Spirou se coupe d’une nouvelle génération de lecteurs de BD pour enfants. Beaucoup d’enfants qui ne lisent plus le journal de Spirou découvrent les héros du journal directement en album et via les séries animées TV ou via d’autres magazines.
Spirou semble effectivement le moins jeunesse des magazines jeunesse. Il y a peut-être une explication commerciale : si vous allez en librairie, vous verrez que dans ce secteur, la concurrence est énorme. Il y a un nombre incroyable de titres avec des gadgets sous plastique. Bref, comment exister parmi une telle concurrence ? En augmentant l’âge de la cible, en devenant du coup un journal familial susceptible d’être lu par tout le monde (en gros), ils deviennent pratiquement seuls sur ce segment. Les ventes de la presse jeunesse ont fortement chutés (-15% cette année), alors que Spirou semble être resté stable (je suis libraire). Ils perdent donc beaucoup moins que les autres. Dans ce cas, on dit qu’ils gagnent des parts de marché, sans être obligés de mettre des gadgets achetés en Chine. Car lorsque Mickey ne met pas de gadget une semaine, les ventes de ce numéro chutent fortement.
Spirou semble être resté stable
Non ! La diffusion de Spirou continue de baisser doucement, depuis 2007, période ou les ventes ont dégringolé. Je vous invite à consulter le site de l’OJD : http://www.ojd.com/engine/
à part ça, je pense que Mickey est plus cohérent dans son contenu. Sa cible est claire, contrairement à Spirou qui fait le grand écart entre Petit Poilu et Tamara.
un journal familial susceptible d’être lu par tout le monde
ado-adulte, ça ne veut pas dire familial.
Si le seul hebdo de création de hebdo de BD ne peut plus s’adresser prioritairement aux enfants, la meilleure voie est-elle de l’orienter ados-adultes ou familial ? Un hebdo de BD de création et familial ne serait-il pas plus fédérateur ? Et est-ce encore possible ?
Spirou aurait normalement vocation à rester familial, dans le sens où parents et enfants lisent chacun leur partie et que certaines BD peuvent être lues par les deux génération.
Un public en particulier ne devrait pas être ciblé, dans Spirou : c’est le public adolescent et jeune adulte (à la limite pré-ado, comme pour Tamara ou les Nombrils, mais pas plus). Car c’est l’âge de la rupture, de l’éloignement familial et de l’indépendance en goûts et en choix. C’est aussi l’âge de la non-censure et du dépassement des limites. Et quelque part, je comprends les à-priori envers la BD de Trondheim "Top Ouf", même si elle est très bien écrite.
Spirou, c’est le journal de la transmission familiale pour l’amour de la BD. "Jules" me semble adapté à cette philosophie, "Ingmar" un peu moins, mais ce sont les éditeurs qui font ces choix, pas le lectorat...
Pourquoi "se taper une meuf" ? Trouver une copine, c’est forcément dégradant pour vous ? Vous avez une drôle de vision de la relation amoureuse. Dans cette histoire, ils sont célibataires depuis longtemps, ils galèrent. Ce ne sont pas des machos justement, mais plutôt des loosers.
On peut être macho et looser en même temps...
Pas dégradant. Tout dépend à qui on s’adresse et comment. Si vous vous adressez a un enfant de 10 ans en lui demandant s’il a envie de se taper une meuf, franchement, vous m’inquiétez.
Où est-il écrit "se taper une meuf" dans la BD ? Nulle part !!
Frédéric Niffle ne revendique pas du tout de faire un journal pour enfants, bien au contraire : pour lui, les enfants ne lisent plus Spirou. Il s’adresse clairement aux adultes et aux nostalgiques, donc ses choix sont cohérents avec sa vision du journal. Et le rédactionnel l’est tout autant : des articles sur les "people" des adultes, sur de vieilles BD, sur des salons de la BD, etc.
Le problème, c’est que le lectorat des adultes et des nostalgiques va inévitablement se réduire pour des raisons naturelles, tandis que s’adresser aux enfants permettait de renouveler en permanence le public. Raison pour laquelle Spirou est le dernier journal de création de bande dessinée "historique" encore en vie. La politique actuelle risque donc de faire en sorte que, dans quelques années, il ne restera plus qu’un seul journal de bande dessinée, Mickey, qui a maintenu, lui, le cap du jeune public. Et, même s’il n’est pas un journal de création de bande dessinée, il a d’excellents choix éditoriaux et rédactionnels.
Je partage votre analyse. C’est pourquoi je crois aussi que le futur du personnage de Spirou se trouve plus du côté de la collection "Une aventure de...par..." que du côté de la série mère...
Mickey, d’excellent choix rédactionnels ????
Le journal ne cesse de publier et republier les mêmes bandes dessinées mettant en scène donald qui trouve et perd son travail, ou Mickey qui combat le fantôme Noir. Les dessins des BD "disney" sont laids, les scénarios sont copiés-collés, en lisant les trois premieres cases on devine la suite. Il n’y a guère que les gags en une page qui soient drôles (Parker et Badger)mais là aussi il y a beaucoup de republications... Sinon les choix rédactionnels se résument à des reportages sur le catchs ou sur la nouvelle star.
Au moins Spirou prend des risques et propose des choses variées, alors qu’avec Mickey, on se tape toutes les semaines Picsou-qui-va-chercher-un trésor-dans-une-ile-mais-en-fait-ce-n’est-pas-un-trésor-qu’il-va-trouver-c’est-un-parchemin.
XIII n’était-il pas édité par Dupuis dans ses débuts ?
seulement dans spirou mais édité par dargaud, car vanhamme avait un poste de directeur artistique chez dupuuis milieu des années 80
Non. La prépublication de XIII dans Spirou était un choix du rédacteur en chef Philippe Van Dooren qui voulait que son journal publie les meilleures bandes possibles.
Il a aussi prépublié Jeremiah et Blueberry (qui étaient alors édité en album par Novedi), ainsi que Lucky Luke qui avait quitté Dupuis 15 ans plus tôt.
La prépublication de XIII dans Spirou a commencé en 1983 ou 1984, Jean Van Hamme est entré en fonction chez Dupuis comme Directeur Général des Editions en 1986.
Bonjour,
Toutes vos réactions sont intéressantes et souvent pleines de bon sens. Mais
entre le bon sens et la réalité, il y a malheureusement souvent une belle
marge.
Bien sûr qu’on aimerait proposer uniquement de l’inédit. Bien sûr que l’idéal (du point de vue de Dupuis) serait que ce soit uniquement issu du catalogue Dupuis. Bien sûr que l’idéal serait de rester strictement dans le cadre "tout public". Mais la réalité est que les auteurs aujourd’hui proposent peu de chose en tout public, l’immense majorité des productions étant soit franchement jeunesse, soit ado-adulte. Le tout public à la Lucky
Luke, Astérix ou Spirou est devenu une denrée rare. Sans compter qu’il faut trouver 200 planches par mois et qu’il y a 250 éditeurs qui se battent pour séduire les meilleurs auteurs. Alors, oui, effectivement, ce n’est pas simple de remplir chaque semaine le journal, c’est même particulièrement difficile si l’on a à cœur de tenir une ligne de qualité. Jules répond de tout évidence à ces critères. Pas de chance, cette série est éditée par
Dargaud. Fallait-il s’en priver pour une question de fétichisme éditorial ?
Nous avons plutôt fait le choix de ce qui était bon pour le journal. Le but est évidemment que les prochains Jules paraissent dans SPIROU. Nous avons demandé à Emile Bravo de réaliser 44 marges pour que ceux qui ont déjà lu cette aventure de Jules (maximum 10 % des lecteurs de SPIROU, en toute logique) puissent tout de même avoir une petite histoire inédite en bonus.
Pour le reste, et dans le désordre, la ligne du journal est le tout public, ce qui exclut les histoires résolument adultes comme Largo Winch ou
Jeremiah. Nos lecteurs se répartissent entre 50 % enfants et 50 % « adultes » (+ de 16 ans). Il n’est donc pas question de se couper du public jeunesse.
Mais il nous arrive parfois de sortir de notre ligne tout public, en publiant par exemple le magnifique Petit Poilu de Pierre Bailly. C’est une exception pour le plaisir, ce n’est pas notre ligne.
Le journal de Mickey est une publication jeunesse qui se fournit en piochant dans le catalogue de différents éditeurs (notamment Dupuis) et qui a très nettement moins de planches à trouver chaque mois.
Aujourd’hui, aucun autre magazine que Spirou ne doit trouver autant de contenus BD chaque semaine. C’est tout simplement incomparable.
L’un des intervenants a raison : la presse jeunesse a perdu 15% cette année.
Le journal Spirou, quant à lui, n’a perdu que 2-3 % sur l’ensemble de 2009, avec cependant une nette progression depuis janvier. Nous gagnons effectivement des parts de marché sur ce secteur en grande difficulté. Cette année également, et cela pour la première fois sans doute depuis des lustres, le journal ne perd plus d’argent, et cela, sans la moindre page de publicité (le journal Tchô !, par exemple, a jusque 10 pages de pub par mois).
Améliorer un hebdo est une affaire de longue haleine. Beaucoup de choses ont déjà été faites depuis plus d’un an, et nous cherchons jour (et nuit) de quoi l’améliorer encore et encore.
En attendant, nous espérons que vous apprécierez nos prochains numéros spéciaux : le spécial noël de 100 pages, le spécial 50 ans de Boule & Bill, le spécial nouvel an avec son calendrier SF, et le spécial Angoulême avec en supplément un journal concocté par Guillaume Bouzard.
Merci de soutenir le dernier dinosaure de la BD !
Frédéric Niffle
Rédacteur en chef de Spirou.