Corto - cela vous étonne ? - apparaît dans cet album dans les bras d’une femme. Semira est envoûtante, il est amoureux. Au point de la suivre dans l’équipée d’une bande de Bosniaques frappadingues qui tentent de s’attaquer à des Serbes dealant avec des Irakiens. Corto redevenu pirate pour l’amour de Semira, dont une goupille bat sur l’opulente poitrine ? Certes, mais c’est compter sans les forces spéciales américaines qui entrent dans la danse… Et des Islamistes qui voient le diable juif dans tout Occidental...
De Hugo Pratt, que conserve-t-on ? Le héros, beau gosse. Des situations historiques floues. Des dialogues énigmatiques, des silences contemplatifs qui en disent long. Un héros transformé en Soldier of Fortune pour les beaux yeux d’une femme. Et puis de l’action, beaucoup d’action.
Qu’apporte-t-on ? Une lecture très contemporaine de l’histoire récente. Des situations barbouzardes. Une photographe américaine célèbre. Une ancienne conquête de Corto tombée enceinte. Enfin, une reine babylonienne dont on n’est pas sûr que ce ne soit pas une hallucination. En résumé, un Corto Maltese reformaté qui n’a plus rien à voir avec l’ancien, quoique… Il est toujours le fils d’un marin des Cornouailles et d’une Gitane juive. Comme l’autre.
Le dessin de Bastien Vivès est décontracté au possible, mais oui, virtuose. Dommage que le traitement des grisés soit moins réussi.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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