AIR DU TEMPS. Dans les comics, on sait s’adapter, et pas qu’un peu. Voilà que l’éditeur DC Comics, déjà très critiqué pour ses récentes initiatives éditoriales ou commerciales, se met en tête de saisir le climat ambient comme on saisit un taureau par les cornes, et propose ce 1er décembre 2020 aux USA une improbable histoire, où encore une fois Batman et Catwoman se mettent en couple.
Mais cette fois, entre deux éprouvantes bagarres pleines de morsures contre un vil cannibale transgenre dénommé... Pangolin, pour l’occasion tout nouveau et paritaire super-vilain.e à boxer de service : voilà que la femme-chat et l’homme-chauve-souris ont trouvé le temps de nous faire un enfant... Un enfant prénommé : Coronavirus !
Un cas-contact ? Le test de paternité confirmera, certificat à l’appui, date et heure. En attendant bel exemple de la part de héros, pourtant masqués. Déjà que les fans ont la fièvre, symptomatique, cette fois DC Comics va-t-il trop loin ?
Le nom de futur super-héros du rejeton, bien obligé avec des parents pareil - hum, tant pis pour l’émancipation - sera : Pandemic
Vous trouvez que c’est n’importe quoi ? Vous avez raison, c’est une fake news, mais avouez que vous y avez cru un petit moment ! OK gobeurs !, vous traînez trop sur les réseaux sociaux. Vous êtes bien urbain, mais ressaisissez-vous.
C’est bon pour cette fois, vu que la vraie raison de ce bel article est de vous parler de la très attendue maxi-série en 12 numéros qui sort effectivement ce 1er décembre 2020 aux USA, écrite par le très talentueux Tom King et dessinée par la star montante des comics : Clay Mann. Un tandem remarqué pour son travail sur Heroes in Crisis .
Cette nouvelle histoire du duo King et et Clay Mann, pour le duo Batman/Catwoman aura trois chronologies : une dans le passé, lorsque Batman et Catwoman tombent amoureux pour la première fois, une dans le présent où leur amour est menacé, une dans le futur où le couple a une fille prénommée Helena, devenue Batwoman - hé, ho, pourquoi pas Cat-Batwoman, déjà que l’on reproche au dessinateur son hypersexualisation des caractéristiques féminines !
L’occasion, surtout, de braquer les projecteurs sur Clay Mann, un des rares dessinateurs du domaine photoréaliste actuel, et c’est pas une fake news, à parvenir à rendre digestes, naturels, et souvent agréables, les bidouillages numériques souvent vus ailleurs à la truelle, à la sauce scans de photos décalquées sans nuance et autres captures d’écrans lourdingue : une véritable plaie qui défigure le 9e art. L’utilisation de la photo comme appoint créatif est presque aussi vieille que l’histoire de l’art.
Clay Mann, un auteur en pleine ascension. Une probable future star des comics vu les commentaires qu’il suscite, à suivre du coin de l’œil. En attendant la traduction de cette maxi-série chez nous.
PA
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.