Publié au Japon entre 2014 et 2018 chez Shinchosha, en six tomes, et adapté en un animé de 12 épisodes en 2017, Girls’ Last Tour fascine grâce à son duo attachant, typiquement japonaise, mêlant naïveté et fin du monde.
Un futur indéterminé, un monde urbain sans fin, constitué uniquement de bâtiments, d’usines et d’ascenseurs, mais surtout totalement dépeuplé. Dans cet univers froid et mort, dans tous les sens du terme, Chito et Yuri voyagent à bord de leur moto chenille en quête de nourriture.
Sans but, si ce n’est leur survie au jour le jour, les deux jeunes filles sont seules au monde, ne croisant qu’exceptionnellement d’autres survivants. La majeure partie du temps, elles explorent des lieux sans âme qui vivent, interprétant les choses à leur façon, celle d’enfants n’ayant connu que la guerre, ignorant totalement de ce qu’était la vie avant la « fin » (elles ignorent ce qu’est le chocolat et n’ont jamais vu de poisson).
Sur fond d’après-apocalypse, le manga se présente comme une « Tranche de vie » moe [1] avec des histoires douces-amères, parfois sur trois fois rien. Entre leçon de morale, réflexion décalée et philosophique, les histoires ne manquent ni d’humour ni d’esprit, le tout dans un style lancinant, car il n’y a rien de pressé.
Le manga a d’ailleurs remporté le prix SEIUN du meilleur manga « SF » 2019 et sélectionné dans la liste des meilleurs mangas (« Kono Manga wa sugoi ») de l’année 2015, et c’est indéniablement mérité.
Les amateurs de tranches de vie et de récits post-apocalyptiques originaux devraient y trouver leur compte, mais également les curieux désireux de découvrir une série courte et atypique. Un concept simple, joliment mis en scène, et un manga hautement conseillé.
(par Guillaume Boutet)
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Girls’ Last Tour T1. Par Tsukumizu. Traduction Florent Gorges. Omaké Manga. Sortie le 6 février 2020. 152 pages. 7,50 euros.
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[1] Moe : personnage à l’apparence et au comportement mignon et innocent, passant par des tics codifiés et clichés. Le plus souvent il s’agit d’un personnage féminin, comme ici.