Le temps passe comme le vol d’une colombe qui effleure le couple de sa somptueuse promesse de paix et de bonheur. Au-delà de la porte des ténèbres, dans la noirceur de la nuit où coulent les laves des volcans endormis, la mort veille. Elle attend son heure et prend son dû, sans jamais rien rendre de son bien, l’âme du défunt. Lors d’une plongée de trop, en quête des os de cette immense carcasse de dragon, l’homme n’en revient pas.
L’amour de sa vie est mort, sans lui, Hanaé n’est plus qu’une ombre, qu’un squelette vide, une âme en peine qui hurle dans les salles vides. Elle est prête à tout, même à franchir le seuil de la tanière d’une vieille sorcière, une pratiquante des vieilles traditions, capable de pactiser avec les forces inconnues, pour gagner un temps sur l’au-delà. Une paire de minutes, un moment par an où enfin elle pourra de nouveau serrer le corps et entendre battre l’âme de son homme. Pourtant, en pactisant avec la vieille Hortensia Iguanabella, la jeune femme ignore qu’elle est le jouet d’un complot terrifiant.
Grâce à son sens de la poésie, de la tragédie et de la complainte, sombre mélange de légende et de création personnelle, Téhy nous propose un très beau scénario qui commence avec force et vigueur. Le premier album pose le cadre de l’histoire et une ambiance entre glamour et forces du mal, entre bien et mort, qui se déploie sur des symboliques multiples.
Lalie démontre, avec L’ange et le Dragon, que la 3D d’hier n’a plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui, les couleurs dans les tons de terre, de sang et d’or se marient parfaitement avec un dessin hyperréaliste virtuel. Les personnages, la partie la plus difficile en 3D, sont d’une finesse impressionnante, jusque dans les moindres détails. Bravo !
(par Patrick Van Langhenhoven)
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