Pour savoir ce qui se passe dans la savane et aux alentours, un seul moyen d’information : l’écho de la jungle, journal réalisé et vendu par... un canard, bien évidemment !
Le problème c’est qu’un certain nombre de lecteurs auraient tendance à dévorer le vendeur plutôt que les pages du journal ! Bien entendu, le canard a plus d’un tour dans son sac pour éviter de finir dans l’estomac de son lectorat. La publication et la promotion du journal est alors prétexte à gags et une série d’histoires en une planche.
Aux commandes de cette nouveauté à visée « tout public » : Pica. Le dessinateur des Profs s’est adjoint un pool de scénaristes (d’où la mention « & Co » en couverture !) où l’on retrouve Cazenove, Erroc, Richez et Benjamin Tranchand. Le groupe historique de scénaristes de l’éditeur revient avec un produit inscrit totalement dans les marques de fabrique de la maison !
Si du point de vue du pitch, on reste conforme aux procédés qui ont fait le succès de BD comparables, l’esprit n’est pas sans rappeler une série animalière des années 1970, La Jungle en folie de Godard et Delinx. Celle-ci, fit les beaux jours de l’hebdomadaire Pif Gadget et offrait une vision assez déjantée et plutôt inventive, allant jusqu’à proposer comme personnage central, un tigre végétarien mangeur de pommes !
En prenant le parti pris d’une revue de presse dans laquelle interviennent les animaux emblématiques de la jungle, les auteurs choisissent un axe narratif bien différent tout en intégrant les travers de notre société médiatique gavée d’internet et de fake-news. L’ensemble offre un humour sans prétention et se lit avec plaisir. Un album qui pourra séduire le jeune public et au-delà, grâce à un second degré et quelques jeux de mots "téléphonés" qui accompagnent cette chronique.
Avec les Cinq sans Maîtres, autre décor et autre style ! Dans un Paris dont les humains ont disparu, nous suivons les déambulations de cinq drôles individus : un chien, un chat, une vache, un pigeon et un sanglier ! La capitale est vidée de ses habitants pour une raison que l’on ignore ; ces cinq protagonistes se retrouvent libres, sans maîtres (d’où la subtilité du titre !) et vont connaître toute une série de péripéties et d’aventures plus ou moins rocambolesques.
Si au début, ils sont plutôt heureux d’être débarrassés des hommes, ils vont très vite s’apercevoir que ce nouveau monde est plein de dangers, de concurrence avec des congénères bien moins bienveillants. Après avoir appris à se connaître ils devront aussi faire cause commune pour survivre et peut-être retrouver leurs maîtres ?
Deux albums pour ne pas bronzer trop bêtes !
(par Patrice Gentilhomme)
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