Dans la Corée de la fin du 18ème siècle, Kim Hong-Do, un jeune artiste certes doué mais frivole, se retrouve choisi pour une mission secrète par le roi de Corée lui-même. Envoyé au Japon afin de mémoriser une œuvre à son compte, il devient un peintre très réputé en peu de temps pour ses yakusha-e (estampes japonaises qui représentent des acteurs de théâtre kabuki) qu’il signe sous le nom de Tōshūsai Sharaku. Finalement, son talent lui vaut encore des aventures : il est engagé au service d’un shogun afin de réaliser trente portraits de la fille de ce dernier. Mademoiselle Dokuhimé se révèle pleine de surprises. Mais le jeune dessinateur ne doit pas oublier sa mission originelle...
Ce webtoon s’inscrit dans une réalité historique et propose une réinterprétation d’un mythe. En effet, Tōshūsai Sharaku, plus connu sous le seul nom de « Sharaku », l’un des plus grands maîtres d’estampes japonaises. Ce personnage historique est également très célèbre en raison des mystères qui l’entourent : son origine, son nom et ses dates de naissance et mort sont floues, et sa carrière n’a duré que dix mois, de 1793 à 1794. C’est pourquoi les hypothèses les plus farfelues ont été formulées à son sujet.
Parmi ces théories, la plus probable envisage qu’un groupe d’artistes se seraient alliés pour aider un éditeur d’estampe qui les avait supportés. Le nom "Sharaku" viendrait de sharakusai (sornettes), et serait une plaisanterie cachée des artistes. Une autre théorie veut que Sharaku serait en réalité le grand maître de l’ukiyo-e : Hokusai. La disparition de ce dernier du monde artistique entre 1792 et 1796 coïncide avec l’apparition des travaux de Sharaku.
Sung Hwang Cho livre donc sa propre relecture de l’énigme Sharaku en faisant de lui un peintre coréen en mission secrète. En se servant de cette figure historique, il crée une fiction attrayante avec des qualités documentaires évidentes. On précise au lecteur la signification de certains termes précis des cultures coréenne et japonaise de l’époque, mais en plus, Ju Ri Kim intègre à son dessin détaillé et lumineux des véritables estampes du maître Sharaku. De quoi apprendre en s’amusant sur cet art asiatique caractéristique.
Ajoutez à tous ces éléments un grain d’humour et une touche de romance, et voilà un récit complet et plaisant à lire.
Voir en ligne : La Dernière estampe
(par Thelma SUSBIELLE)
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La Dernière estampe - Sung Hwang Cho (scénario) & Ju Ri Kim (dessin), traduction : Isabelle Hignette - Relecture : Black Studio - Delitoon - 52 épisodes (terminé).