Nous vous la présentions lorsqu’elle paraissait en juin 2018, en nous demandant si ce n’était pas en fin de compte Pika qui avait tiré le bon numéro : Origin était peut-être la "vraie" série de Boichi, seul aux manettes pour un scénario d’action futuriste, certes assez direct et linéaire mais ayant le mérite de laisser libre cours à toute la puissance et à tout le dynamisme de son dessin. Quatre volumes plus loin, où en est-on de l’action ?
L’intrigue robotique avance bien, à présent doublée d’un développement autour des intelligences artificielles. Il y a indéniablement du Blade Runner dans Origin, avec un fond cyberpunk de plus en plus assumé. Les antagonistes gagnent en épaisseur et l’on pressent que chacun des sept autres robots auxquels Origin, le héros, devra se confronter, présentera un aspect différent de ces questionnements existentiels que posent les machines dans le genre de la science-fiction.
Ainsi, l’un d’entre eux abandonne peu à peu l’apparence humaine au profit d’une pure puissance mécanique tandis qu’une autre, à l’inverse, cultive ses dons de camouflage et opte pour des identités interchangeables pour mieux se fondre dans la communauté humaine.
La galerie des personnages humains n’est pas en reste et offre son lot de caractérisations atypiques et vraiment surprenantes. La caricature dans laquelle verse volontiers Boichi trouve là encore son équilibre dans des surenchères aussi stupéfiantes que pertinentes et efficaces.
Décidément Origin gagne en intérêt et en consistance au fil des volumes pour s’imposer comme l’un des bons seinen du moment.
(par Aurélien Pigeat)
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