DON D’UN (TRÈS) DOUÉ. François Bourgeon forcément vous connaissez si vous êtes un minimum amateur de BD. Un artiste d’exception, probablement unique en son genre, à l’œuvre où se multiplient les chefs-d’œuvre à lire et à relire et, qu’il faut résolument conserver, dans son ensemble.
François Bourgeon, 78 ans, est un auteur majeur de la bande dessinée franco-belge c’est certain. Loin des génuflexions et des appels de phare qui la font boiter la BD est bien un art et Bourgeon est un artiste. Un artiste de la BD.
Don, dons et donc...
Considérez : un conteur inné, qui a inventé sa narration séquentielle, un style de dessin tout à fait personnel et évocateur, qui a fait école, un coloriste exceptionnel, un encreur à la fois fin et dense, un dialoguiste inventif et vibrant, le tout avec un investissement dans le geste créatif sans équivalent, de plus précurseur à plus d’un titre, qui a placé très haut les standards de qualité de la BD pour sa plus grande gloire, et on en passe.... Un François Bourgeon qui a largement mérité, consécration ultime, son Grand Prix de la ville d’Angoulême !
Hein, quoi, comment, allô, c’est à quel sujet, y’a de la friture sur la ligne... ?
Bon, retournons à la BD, à la culture, à la culture BD.
Bourgeon a fait don au musée de la bande dessinée de la ville d’Angoulême de la quasi totalité de son œuvre. Un don composé d’originaux, d’illustrations, de documents et de diverses maquettes, archives qui l’ont fortement appuyé dans la conception de ses histoires dessinées. Un don puisque c’est pour lui, comme pour d’autres auteurs tels François Schuiten ou Edmond Baudouin, la certitude de préserver l’intégrité de son œuvre pour le futur. Il s’agit de plus de quatre mille originaux, qu’il avait encore en sa possession. Monumental.
Ce maître de la bande dessinée qui n’a jamais voulu rentrer dans les mécanismes de la spéculation autour de ses planches, les a donc gardées au chaud en attendant les confier enfin à une collection publique.
Mais oui, la ville d’Angoulême et son festival de la BD emblématique ne sont pas responsables du vote pour le moins espiègle des électeurs du Grand Prix. Grand Prix de la ville qui commence sérieusement à briller plus par ceux qui ne l’ont pas eu que par ceux couronnés. Globalement, une recherche de la crédibilité par perte de toute crédibilité.... Si ça c’est pas concept. Toute une vision du monde. Pas forcément d’avant-garde.
Culture.
Mais baste, Angoulême aime la BD, sa culture, et sait cultiver la culture BD. La preuve, puisque jusqu’au 5 mai 2024, l’amateur de bande dessinée et de l’oeuvre de François Bourgeon pourra visiter une grande exposition rétrospective du dessinateur à La Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image de la ville.
Ainsi, en plus d’une large sélection de dessins originaux de séries telles que Les Passagers du vent, Les Compagnons du Crépuscule et Le Cycle de Cyann, chacun pourra se pencher sur divers documents inédits et des maquettes par Bourgeon lui-même.
S’il avait dû annuler sa venue en septembre nous prévient le journal La Charente Libre, François Bourgeon sera bien présent à la Cité internationale de la bande dessinée ce mercredi 6 décembre, à 18 heures.
Une rencontre publique gratuite sans séance de dédicace d’une heure organisée dans le cadre de l’exposition "François Bourgeon et la traversée des mondes". Réservation conseillée sur le site de la Cité de la BD.
PA
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