GOLDEN BUZZER. 317 510 € TTC pour 21 pièces estimées à 198 000 €, toutes vendues, comme on dit dans le jargon « en gants blancs », tel est le score obtenu par la dessinatrice de Djinn (entre autres…), Ana Mirralès. Un chiffre record. Le dessinateur de Spirou Jean-Claude Fournier tire lui aussi son épingle du jeu avec une vacation qui a atteint 202 820 € TTC pour 25 lots vendus sur 26 (avec une estimation à 137 500 €. Des chiffres qui, l’air de rien, bouleversent le modèle économique de la bande dessinée.
On dit ce que l’on veut de Daniel Maghen, mais il sait construire la cote de ses artistes. Après avoir porté au plus haut niveau celles de Jean-Pierre Gibrat ou d’André Juillard, voici qu’il atteint, pour sa troisième vente avec cette artiste, un nouveau record avec Ana Mirralès, qu’ActuaBD a rencontrée pour vous récemment et ses fascinantes odalisques. Même en déduisant les inévitables commissions de la salle de vente, un tel montant pour une vingtaine de pièces, dont plusieurs sont inédites et ont fait l’objet d’un joli livre d’art publié par le Midas des galeries parisiennes, n’est vraiment pas négligeable. La seule couverture originale de sa série Djinn (tome 3, 2003), estimée à 40 000 € est tombée sous le marteau à 68 330 € ! Cela lui donnera-t’il l’envie d’abandonner la BD pour ce genre de production ? On espère que non.
Quant à Jean-Claude Fournier, successeur honorable d’André Franquin sur Spirou, il réussit lui aussi un joli petit coup : 26 000 € pour la couverture originale du journal Spirou n°2000 (1976), joli record pour un auteur que l’on n’aurait pas imaginé si haut voici quelques années.
Sur le reste de la vente, on remarque cette vignette de Tintin et les 7 boules de Cristal, envolée à 93 600 € TTC (estimation : 60 000 €), ça fait cher du cm² ! Les planches d’Antoine Aubin pour Blake et Mortimer, David Sala pour Le Joueur d’échec, Philippe Jarbinet pour Airborne ont tous battu leurs record.
En revanche, semble-t-il, les Dupondt par Tardi ont fait buisson creux...
On notera qu’il s’agit pour tous ces lots d’une bande dessinée commerciale traditionnelle, bien loin des canons du palmarès du Festival d’Angoulême. Y-a-t’il là un signe ? Au total, la salle de vente aura réalisé 1 659 210 € TTC pour une estimation à 1 270 000 €, preuve que le marché de la planche originale a encore de beaux jours devant lui.
KN & Rédaction
En médaillon : La vente Daniel Maghen Enchères. Photo : Romuald Meigneux
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