Arthur Berckmans dit Berck est un Flamand qui a longtemps travaillé comme mercenaire pour l’édition francophone. Est-ce pour cela qu’il a imaginé un petit tambour Rataplan (et non pas Rantanplan, le chien le plus bête de l’Ouest) enrôlé de force dans l’armée française ?
Nul ne sait, mais ce que conclut Gilles Ratier, l’auteur de l’érudite postface de l’album, au terme de son enquête, c’est que la rédaction de Tintin, consciente que la majorité des lecteurs de 7 à 77 ans sont français, a explicitement demandé à l’auteur d’en faire un soldat de Napoléon.
Pour les lecteurs les plus jeunes, ce titre mentionnant la « cinquième colonne » peut paraître un peu cryptique. Elle désignait les partisans nationalistes espagnols pendant la Guerre civile de 1936, partisans que l’on soupçonnait d’œuvrer secrètement dans l’armée républicaine pour la faire perdre. L’expression est depuis entrée dans le langage courant.
En réalité, nos héros en mission en Grèce alors ottomane, sont à la poursuite d’un duo d’espions qui correspondent, avant la lettre, à cette définition : Kromyr et Kourtsupatt, déserteurs de l’armée française. Les colonnes doivent être celles du Parthénon...
Cette aimable réédition vaut surtout par le dossier concocté par le spécialiste Gilles Ratier qui a rassemblé tous les témoignages racontant la genèse de cette série modeste scénarisée par Yves Duval et Jacques Acar quelques années avant que Berck ne dessine Sammy pour Raoul Cauvin dans Spirou. Un travail d’amateur, dans le bon sens du terme.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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