CONTREFAÇON. Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, s’est cru malin d’adresser ses vœux le 31 décembre 2023 sur ses comptes X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram personnels, en y adjoignant un dessin d’Albert Uderzo issu d’Astérix représentant l’ensemble des personnages du village. Rigolo, pensait-il sans doute, l’esprit gaulois, « si français », la résistance, et blabla… Or, c’est interdit par la loi, le premier magistrat d’une ville devrait le savoir. Les éditions Albert-René (Groupe Hachette), représentant des ayants droits, lui ont signifié leur désaccord.
Car oui, reproduire une image d’un auteur sans son accord, si celle-ci n’est pas dans le domaine public (soit 70 ans après le décès de l’auteur en question), est prohibé par la loi sur le droit d’auteur. Si l’on publie, il faut payer. La seule exception -nous l’utilisons tous les jours sur ActuaBD- c’est le droit de citation lié à une actualité d’information. Dans ce cas, aucun droit n’est dû. Utilisez une vignette de Tintin sans autorisation et vous avez immédiatement droit aux foudres de TintinImaginatio (ex-Moulinsart), à raison. Mais quand Hergé est mort, le quotidien Libération a illustré tous les articles du numéro annonçant le décès du créateur de Tintin sans payer un fifrelin.
À cela s’ajoute la notion du droit moral, inaliénable et incessible, et donc la propriété entière des héritiers des artistes, ici Sylvie Uderzo et Anne Goscinny, qui peuvent décider de ne pas associer l’œuvre de leur papa à une quelconque opinion politique. C’était la ligne défendue par René Goscinny et Albert Uderzo de leur vivant. Il y a donc une double infraction de la part du maire de Perpignan. Cela va lui coûter quelques sesterces, par Toutatis !
DP
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