7 Shakespeares est la nouvelle série d’Harold Sakuishi, auteur du remarquable Beck. Le mangaka a là complètement changé de sujet, passant d’adolescents passionnés de musique à une fiction autour de la légende de Shakespeare et située au cœur de l’Angleterre élisabéthaine. Et c’est dans ce troisième tome qu’apparaît le nom de Shakespeare, même si de nombreux éléments avaient déjà installé le fantôme du dramaturge au sein du manga.
Lance et Wallace sont deux jeunes gens ambitieux, qui s’imposent peu à peu comme commerçants au sein de la guilde des marchands de sel de la ville de Liverpool. Mais Lance rêve de gloire, et désire aller à Londres embrasser une carrière entièrement dévouée au théâtre. Leur chemin croise celui de Li, une jeune chinoise émigrée en Angleterre, dotée d’un don de prescience dont elle pense qu’il cause le malheur autour d’elle.
Certaines situations de l’intrigue évoquent naturellement des épisodes de l’œuvre de Shakespeare. Surtout, ce sont les premiers vers composés par Li qui convoquent directement la figure de l’écrivain puisqu’il s’agit d’extraits des Sonnets. Il est d’ailleurs amusant d’observer que la traduction française du manga est allée puiser pour ces vers dans la traduction de François-Victor Hugo.
7 Shakespeares constitue une série intéressante à plus d’un titre, notamment par son ancrage historique et européen, suffisamment rare dans un manga pour être souligné. De plus, le tricotage autour de Shakespeare est pour le moment assez alléchant et l’intrigue auréolée de mystère, les personnages charriant de nombreux secrets.
Si le trait n’est pas extraordinaire, il se montre néanmoins globalement simple et efficace et s’attarde parfois de façon très convaincante sur certains décors ou détails afin d’appuyer la mise en scène.
(par Aurélien Pigeat)
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