L’album commence loin de la préhistoire, précisément en 1962, à l’intérieur d’un avion de ligne. Alors que les hôtesses de l’air servent le repas à des passagers compliqués, des pirates de l’air détournent l’appareil.
L’amateurisme des terroristes et le courage de l’équipage, provoque l’éclatement d’une bagarre. Tandis que le commandant de bord tente de maitriser les hommes armés, le copilote, aux commandes, est tué d’une balle perdue. Le capitaine essaye de redresser l’avion parti à la dérive, mais le survol du volcan de Haltefou le fait disparaitre dans une faille spatio-temporelle. Il réapparait à la préhistoire où il parvient à se poser sur des terres vierges de toute civilisation.
Sept mois plus tard, les survivants ont construit un campement. Dans cette période hostile, la vie reprend son cours comme elle peut et l’une des hôtesses accouche d’une petite fille, dont le père est le pilote. Issac Krauss, un homme qui vient lui aussi du futur et qui a assisté à l’atterrissage de l’avion, décide de se servir du nouveau-née pour insuffler un espoir parmi les survivants. Il a pour ambition de construire un nouveau monde, où l’enfant serait la reine, lui se voyant comme le futur régent d’une société qui marcherait à la terreur. Cinq années ont passé, ne pouvant plus supporter l’autoritarisme de Krauss, l’enfant, prénommé secrètement Kenza, est enlevée par ses parents pour être emmenée loin du camp.
Depuis quelques temps, le scénariste Olivier Bocquet, construit son récit autour d’une révélation choc par album de Frnck, construisant ainsi pas à pas un univers finalement bien plus riche que le laissait penser le début de la série. Cette fois, ce septième album s’intéresse aux origines de l’amie qui a accompagné Franck depuis son arrivée dans la préhistoire. La trame de Prisonniers fait suite directement à l’album précédent et se concentre sur le sauvetage commando de la tribu qui a recueilli Franck. D’une situation grave, les auteurs parviennent à insuffler beaucoup d’humour et de second degré, sans toutefois trop dédramatiser les situations. Prisonniers est un cocktail bien dosé entre action, humour et émotion.
Le trait du dessinateur Brice Cossu tend vers de plus en plus de réalisme, sans perdre son côté comique, présent principalement dans les réactions exagérées des personnages qu’on peut lire sur leur visage, lequel emprunte beaucoup à la bande dessinée japonaise. Les couleurs de Yoann Guillo toujours aussi belles, mettent superbement les ombres en valeur, très importantes dans une histoire qui se déroule beaucoup à la lueur des étoiles, où à la levée du soleil.
Une série familiale dont le caractère complexe impose la lecture des tomes précédents. Une intégrale regroupant les quatre premiers albums est d’ailleurs publiée le même jour que cette nouveauté.
(par Adrien LAURENT)
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