Romans Graphiques

Les yeux fermés - Par Héloïse Martin, Baptiste Magontier & Valentine de Lussy - Ed. Dupuis

Par Benoit MARCHON le 25 avril 2024                      Lien  
Emilie arrive chez ses grands-parents, Jacques et Nadine, dans leur maison à la montagne. Ils vont fêter joyeusement leurs cinquante ans de mariage avec toute leur famille. Par petites touches, le lecteur comprend qu’Emilie habite Paris, a un petit copain prénommé Tom (qui n’est pas là) et possède une certaine notoriété en tant qu’actrice. Retrouvailles joyeuses des membres de la famille, baignades, repas bien arrosés, promenades, jeux de société... La fête commence bien, mais quelques indices lézardent peu à peu cette belle ambiance : l’évocation du cinéaste Polanski, qualifié de pédophile, le souvenir d’un lointain procès. Et puis, la présence inquiétante de loups dans la région accentue ce sentiment naissant de mal-être…

Finalement, la vérité éclate : dans leur enfance, Emilie et l’une de ses cousines ont été agressées sexuellement par un certain Jean, un membre de la famille dont on ne donne pas le lien de parenté, et qui est présent à cette fête. Et, malgré le procès qui a eu lieu bien des années auparavant et où il a été condamné, Emilie reste traumatisée et n’accepte pas que le coupable soit mieux considéré par son entourage familial que les deux victimes.

Les yeux fermés - Par Héloïse Martin, Baptiste Magontier & Valentine de Lussy - Ed. Dupuis

Ce roman graphique en couleurs, d’une grande pudeur, est librement inspiré de la propre histoire de la jeune comédienne Héloïse Martin, la co-scénariste, qui a voulu poser toutes les questions que soulèvent ce fléau des agressions sexuelles incestueuses au sein des familles, où le silence est encore trop souvent de mise pour étouffer le scandale (d’où le titre Les yeux fermés) et minimiser le rôle des agresseurs.

Il est salutaire que le genre de la bande dessinée, qui est un média grand public, aborde cette question cruciale pour toucher le plus grand nombre. Mais il est dommage que le scénario manque parfois de clarté et d’informations : ainsi, on se perd un peu dans la multitude des personnages (dont certains ne sont nommés que tardivement, sans qu’on donne leur lien de parenté). Et le dessin, vivant et plein de sensibilité, n’est parfois pas exempt de maladresse.

À la fin de l’album, trois pages de textes donnent les chiffres de ce fléau et informent sur les associations et mouvements qui peuvent aider les victimes.

(par Benoit MARCHON)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782808503279

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