Tout est dans le style. Le dessin naïf de Nakazawa ne recherche aucun effet d’art. Il raconte simplement. Comment une mère et son enfant ont vu mourir devant leurs yeux mari, frères et sœurs dans une atroce souffrance. Comment une ville entière devient une antichambre de l’enfer, brasier mortel où l’on ne peut compter sur aucun secours, aucune compassion. La déflagration meurtrière de la bombe n’est rien à côté des douleurs qui s’annoncent. Il faudra attendre encore un ou deux volumes (sur 5 ou 6) pour voir poindre dans la vie de cette famille contrainte de se reconstruire, une lueur d’espoir. Dessinée et écrite il y a quelques décennies, Gen d’Hiroshima reste un témoignage indispensable pour les générations à venir.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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