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L’été des Bagnold - Par Joff Winterhart (traduction Hélène Duhamel) - Ca et Là

Par David TAUGIS le 23 septembre 2013                      Lien  
Vacances contrariées au programme pour Daniel, ado à l'allure aussi étirée que son ennui. Avec sa mère, au moral qui flanche, il va apprendre à grandir, mais cette fois sur le plan humain. Récit en tableaux brefs qui scrute avec une belle humanité les relations familiales.

Un grand échalas voûté, dont on se demande s’il couve une sévère dépression, ou s’il va se vautrer devant un écran quelconque avec un alcool fort. Daniel ronge son frein, car il vient d’apprendre que les vacances en Floride avec son père et sa belle-mère tombent à l’eau. Plan B : la campagne anglaise avec sa maman. Une maman seule, triste, isolée, qui a renoncé à beaucoup de choses, mais pas à son fils, qu’elle tente de couver, avec maladresse et appréhension. Petit à petit, malgré le monde qui les sépare et une communication plus que coincée, Daniel et Sue, sa maman, vont parvenir à un minimum d’échanges, et peut-être même, qui sait, à consolider leur lien filial.
 L'été des Bagnold - Par Joff Winterhart (traduction Hélène Duhamel) - Ca et Là
Dans sa lente déclinaison des affres de l’ennui ado, ce fin opus rappelle Un été calme, de Arne Bellstorf. Solitude, profond désarroi, langueur dangereuse des journées ensoleillées : l’album de Joff Winterhart ne décrit pas que cela. D’abord, il choisit des instantanés, petites scènes d’une planche au format italien, dans un noir et blanc intemporel. Ensuite, il met tout de même l’accent sur des éléments positifs, comme la passion immense de Daniel pour le Heavy Metal, et son rêve de chanter dans un groupe. Enfin, il montre l’immense difficulté relationnelle entre une mère divorcée et son fils ado, très universelle.

La réussite de L’été des Bagnold tient aussi aux personnages secondaires, dignes des meilleures séries douces-amères comme My So-called life, avec le copain prétentieux et poseur -et sa fausse assurance- ou sa mère plongée dans sa philosophie hippie bon enfant. La fin de l’album, où le fils et sa mère font un grand chemin l’un vers l’autre, n’a rien de forcé ou d’attendu. elle est d’autant plus lumineuse, sans jamais se départir de la sobriété et de la pudeur de l’ensemble.

(par David TAUGIS)

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