Nigel Byrn, le brillant avocat new-yorkais, s’échappe du commissariat afin de mener sa propre enquête et de s’innocenter. Ses recherches le mènent vers deux personnes qui ont fréquenté Kirstie par le passé. Il apprend que la jeune femme a participé à un stage "pulp culture" qui semble être le point de départ de toute cette affaire...
Dans ce troisième tome, Eric Corbeyran alterne habilement action et fantastique avec la progression de l’intrigue. Ce cocktail envoûtant est mieux équilibré que dans les deux précédents opus. Le prolifique scénariste signe un polar digne des X-files. Nous emmènera-t-il dans ce fameux territoire à l’occasion des prochains albums ? Si c’était le cas, cela nous permettrait de mieux profiter de l’originalité de cette série qui réside dans l’incorporation des oeuvres d’Ugarte. Corbeyran est un fervent admirateur de ce peintre bordelais auteur de tableaux de type fantastico-réaliste. Ces peintures représentent le fameux "territoire" et exercent sur le lecteur à la fois fascination et peur. La mort, ou quelque autre puissance, semble hanter ces étranges paysages aux structures monolithiques.
Ces peintures s’intègrent parfaitement au graphisme d’Espé. Le talentueux dessinateur adopte cependant un principe agaçant : celui de dessiner systématiquement les pommettes sur tous les visages.
Corbeyran est vraiment LE scénariste de l’étrange. Avec Asphodèle et Le Territoire, il scénarise deux séries labellisées "Insomnie" chez Delcourt. Une collection qui se propose d’emmener les lecteurs sur les terres frissonnantes du polar fantastique à la Stephen King.
(par Laurent Boileau)
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