Lionel Chouin (Les Mémoires Mortes) reprend donc le flambeau. Force est de constater qu’il se sent mal à l’aise en endossant le graphisme de son prédécesseur ! On ne retrouve pas, dans ce quatrième album, les envolées fouillées et élégantes à laquelle la plume du créateur de la série nous avait habitués.
Raymond Maric choisit d’aborder, en un album, les années de guerre. Nicolas Morin est arriviste, ambitieux et surtout sans scrupules. Il propose donc à l’industriel de Lourdel de soutenir l’occupant et de fabriquer armes et obus pour le IIIe Reich. Les succès hitlériens des années 40-41 semblent donner raison à Nicolas : les de Lourdel s’enrichissent. Sa compagne, Adrienne de Lourdel, la fille de l’industriel, tombe rapidement enceinte. Nicolas est contraint de se marier, mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des relations extra-conjugales.
Pendant ce temps, Hugues de Lourdel, qui a coupé les ponts avec son industriel de père, s’est engagé dans la résistance. Il entretient toujours des rapports fort cordiaux avec Etienne Morini, le père de Nicolas Morin.
Les destins des deux familles continuent de se croiser dans ces années de guerre, produisant ainsi quelques étincelles et autres belles surprises.
Le scénario toujours aussi captivant et bien ficelé de Raymond Maric reste un régal, et rend la lecture de ce dernier album fort agréable malgré les aléas graphiques. Mais saurait-on blâmer Lionel Chouin de ne pas avoir réussi à rentrer dans le moule « Baron Brumaire » ? Le pari était fort difficile.
(par Nicolas Anspach)
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