Livré à la violence de son père, Ismaël survit comme il peut après le deuil de sa mère. Sa vie devient impossible et il décide de fuir la maison. Pour le jeune adolescent de 13 ans, les abris de fortune se succèdent, et les rencontres aussi. Cherchant gîte et couvert, il peine à trouver de quoi se nourrir, jusqu’à tomber sur une belle bâtisse qui semble abandonnée. Pourtant, une belle femme vient d’y arriver, seule. Héritière des lieux, elle tombe nez à nez avec Ismaël. Les premiers contacts sont rudes mais, petit à petit, la propriétaire semble vouloir s’occuper de son hôte.
Démarrant son récit avec des scènes âpres et sombres, Makyo plante un décor captant l’attention sans effort. Certes, les thématiques du drame familial ne manquent pas dans le 9e art, mais l’atmosphère tourmentée et les intérieurs plongés dans la pénombre donnent du corps à cette histoire. Avec une fluidité indéniable, l’auteur nous emmène avec Ismaël dans sa fuite sans but. Il ne donne pas vraiment d’indications sur son deuxième personnage, Esther.
Les dernières pages débouchent, comme il se doit, sur une double interrogation : d’où vient cette femme et comment les deux arrivants vont-ils évoluer ? Sans oublier l’aspect sulfureux du suspense : une photo présentant un couple marié, qui leur ressemble en tous points, dans un coin de la maison...
(par David TAUGIS)
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