Dans un Japon post-apocalyptique, la magie est devenue accessible au plus grand nombre depuis une trentaine d’années. Le pays oppose deux modes de vie : celui des citadins, regroupés autour de la Capitale et de sa tour qui mène à une cité orbitale, et celui des campagnards qui tentent de se tenir à l’écart de la ville et de vivre en autosuffisance.
Tôta Konoe, descendant du sorcier Negi Springfield, premier clin d’œil à la précédente série de Ken Akamatsu, veut à tout prix quitter son village pour rejoindre la Capitale. Mais sa tutrice, Yukihime, qui l’a recueilli après la mort de ses parents, ne l’entend pas ainsi et il faudra un violent concours de circonstances pour que débute l’aventure de notre héros.
UQ Holder ! se présente comme un shonen [1] d’action fantastique mâtiné de science-fiction. Sa thématique première est celle de l’immortalité et ce n’est rien moins qu’un clan d’immortels que Tôta rejoint en ralliant la Capitale. La présence de vampires et cette cité construite comme un bidonville amassé autour d’un ascenseur orbital rappellent d’ailleurs assez fortement des éléments structurels de Gunnm et Gunnm Last Order de Yukito Kishiro.
Mais si le cadre fait lointainement écho, l’intrigue, son traitement et les enjeux développés n’ont rien en commun. Très rythmé, bon enfant, plutôt drôle et léger, ménageant une large place aux affrontements et suivant une logique nekketsu [2] classique UQ Holder ! est un vrai shonen qui bénéficie du savoir-faire de son auteur.
Ken Akamatsu s’écarte d’ailleurs pour le moment de ce qui a fait son succès depuis Love Hina, le pantsu [3] ou "harem manga", pour se concentrer avant tout sur l’action. Mais que les fans de l’auteur se rassurent, ils ne seront pas totalement dépaysés : le personnel féminin commence doucement à se mettre en place, les situations comiques autour des relations entre le héros et celles-ci sont fréquentes et on a bien droit aux inévitables scènes de bain ou de douche. Cependant, le centre de gravité de l’histoire, et de la narration, a semble-t-il changé.
L’impression globale est bonne : l’univers mis en place donne envie d’être exploré et le motif de l’immortalité offre déjà quelques propositions et développements intéressants, variations autour de mythes, légendes ou éléments prélevés à la science-fiction. On attend la suite avec intérêt et curiosité.
(par Aurélien Pigeat)
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UQ Holder T1 et T2. Par Ken Akamatsu. Traduction Fédoua Lamodière. Pika Édition, collection "Shônen". Sortie le 1er octobre 2014. 200 pages. 6,95 euros.
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[1] Shônen : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale les garçons adolescents.
[2] Nekketsu : signifie « sang bouillant », ce vocable désigne un type de récit au traitement exacerbé et exagéré dans ses situations et dans la manifestation des émotions.
[3] Le pantsu, ou "harem manga", dont le nom est tiré de "pants", culottes en anglais, désigne un type de shonen manga dans lequel un héros garçon, qui n’a pas grand chose pour plaire, se retrouve entouré par une cohorte de jeunes et jolies filles. Romances et quiproquos comique en sont les développements principaux, souvent prétexte au fan service ou au ecchi, la représentation des dessous des personnages féminins.