On avait quitté le capitaine Draghana, l’ancien supérieur de Bama, au moment ou il échappait de justesse à un attentat. Pour le détective amoureux de la grosse pomme, les choses n’en finissent pas d’empirer : cette fois, une autre milice a mené un véritable assaut contre Draghana, qui se retrouve à l’hôpital. Là encore, ils sont plusieurs à vouloir le faire taire définitivement.
Ce n’est pas encore dans ce tome 2 qu’on connaîtra les motivations de la mystérieuse armada vidant ses mitrailleuses aussi vite que Georges Bush balance des perles. Et justement, le président américain fait l’objet de commentaires acerbes dans cet album. Dans la grande tradition des détectives marmonneurs, Lou Bama ne manque pas de pester contre son président. Certaines pistes lancées par les auteurs suggèrent même que le gouvernement américain a quelque chose à voir dans les ennuis du policier.
Ce côté très contemporain, collant à l’actualité, fait partie des curiosités de la série, tout comme une apparition théâtrale en diable de Ben Laden, sans barbe et sans cheveux. Corteggiani a voulu donner du poids à sa trame narrative et le lecteur aura l’occasion de réviser la géopolitique. Le dessin de Verdier s’inscrit lui dans la tradition réaliste un peu rugueuse de Marc Malès et de Warnauts. Efficace et précis jusqu’au moindre détail.
Mais l’album est desservi à la fois par des dialogues trop chargés et cette profusion de références à l’actualité nuisant à la clarté de l’intrigue.
Pas si facile de faire de l’éternelle secrétaire ultra-sexy et gouailleuse un personnage intéressant et de notre Lou Bama un as de la répartie au second degré.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.