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Zaffiro & Les Frères Chiens : « Paco est un irrépressible optimiste »

Par Baptiste Gilleron le 18 août 2011                      Lien  
À l'approche de l'été est apparu dans nos librairies un enthousiaste personnage : Paco (Manolosanctis). Moustaches bien en place, sombrero vissé sur la tête, il a décidé de nous embarquer dans des aventures aussi ensoleillées que son accent peut l'être. Alors, qui mieux que ce bonhomme lui-même pourrait questionner ses créateurs, le jeune dessinateur Zaffiro et son mystérieux duo de scénaristes canins ?

¡ Hola, Zaffiro y Les Frères Chiens ! Vous mé connaissez, c’est moi, Paco.
Pour débouter, comment s’est déroulée la creación dé « Paco » ?

Les Frères Chiens : Tu es né après un petit périple. On a écrit une histoire, contacté Zaffiro, et après s’être mis d’accord avec lui sur le style, les univers et les expressions, on s’est lancés dans une collaboration riche en rebondissements.

Zaffiro : Une chose est sûre, c’est que tu es vite devenu le Paco qu’on voulait : naïf, jovial, espiègle, toujours attentionné et un peu benêt... Avec tes deux papas chiens, on s’est tout de suite compris !

Zaffiro, tou es né en Haute-Savoie et tou as grandi en Suisse. Les Frères Chiens, vous n’êtes pas des chihuahuas. Alors porqué cé choix d’oune personnage mexicano ? Vous êtes des gros mangeurs dé biscouits « Pépito » ? (Attention, lé chocolat, c’est pas bueno pour la gent canine !)

LFC : On voulait un personnage qui soit sympa, enjoué et sans arrière pensée. Un simplet au sens le plus positif du terme. Tu n’es pas très adapté aux vices du monde qui t’entoure, et le fait que tu sois étranger accentue un peu ton décalage par rapport aux personnages que tu rencontres. Et puis un muchacho c’est quand même plein de bonté.

Z : L’idée que tu viennes du Mexique était une évidence ! Les moustaches, c’est la valeur sûre du bonheur ! Pour les « Pépitos », on va dire qu’on préfère les tacos !

Zaffiro & Les Frères Chiens : « Paco est un irrépressible optimiste »
Paco : petites biscotos, mais grand cœur !
© Zaffiro & Les Frères Chiens

Qu’est-ce qui a motivé cé format à base d’histoires courtes passant d’oune ounivers à l’autre ?

LFC : On ne voulait pas que toi, Paco, tu t’enfonces dans un seul univers. On voulait que tu distribues ta bonne humeur et ton engouement autour de toi. C’est que tu es un irrépressible optimiste : qu’importent les coups que tu prends, tu n’en perds jamais ton entrain.

Z : Il faut dire que ça a vraiment été un plaisir de te voir dans différentes tenues et différents univers. Tous ont leurs particularités et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde à les dessiner. On espère que ce n’est qu’un début. Sachant que tu as mille et une vie, il y a de la marge !

Dès las premières pages, vous brocardez oune véritable icône en la personne dé Zorro. Qu’est-ce qu’il vous a fait pour qué cé sauveur dé la veuve et dé l’orphelin devienne aussi détestable ?

LFC : Un mec qui porte autant de noir dans un pays aussi ensoleillé, il est forcément louche.

Z : Et il monte un cheval noir…

Ensouite, c’est oune flic qui, sans vouloir gacher lé souspense, a des choses à cacher. Vous avez oune problema avec l’autorité ?

LFC : « J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse. » (Jacques Chirac). CQFD

Z : Jacques Chirac est un bon copain à nous aussi !

Vous avez fait dé moi quelqu’un de très gentil. Même quand yé souis oune pirate, ye sers le thé aux gens que ye détrousse et ye nettoie à fond leur naviro. Pourtant, ma bonté sé rétourne presque touyours contre moi. Ça veut dire qu’il vaut mieux être oune petite peu bandito dans la vie ?

LFC : Paco, tu vis quand même des histoires et des rencontres géniales, qu’importe si elles se terminent bien ou mal.

Z : L’important c’est de participer !

Recherches graphiques pour lé mafieux
© Zaffiro & Les Frères Chiens

Dis-nous, Zaffiro, comment s’est constrouit ton ounivers graphique ? Yé sens que tou as été inflouencé par les séries animées des États-Ounis, comme celles diffousées sour les réseaux Cartoon Network ou Nickelodeon, no ?

Z : Sacrée question, Paco (quel filou celui-là !)... J’ai toujours eu du mal à y répondre... Toi aussi t’aimes Bob l’éponge ? Un tas de choses ont sûrement dû m’influencer. Mais j’ai préféré suivre mon instinct. Pour tes aventures, j’ai d’abord commencé à dessiner un tas de choses qui n’avait rien à voir avec cet album puis, petit à petit, tu es venu comme oune compañero de muchacho !

Est-ce que ça n’est pas trop difficile dé dessiner oune pizzaïolo mexicano ou oune ninja avec lé poncho ?

Z : No...

Et cette moule géante ? C’était oune fantasme ? Vous aviez abousé dé la téquila ?

LFC : A l’ère des géants qui prédatent l’ère paléozoïque, les moules géantes étaient légion.

Z : C’est pas une moule, c’est une St Jacques ! (Spéciale dédicace à notre copain Jaquo Chiraco).

Les Frères Chiens : les Daft Punk dou scénario ?
© Zaffiro & Les Frères Chiens

En parlant dé cé mollousque... L’ounivers dé l’album est très absourde mais garde touyours oune certaine crédibilité. Par contre, dans l’historia « Paco ou la perle du savoir », vous mé faites croiser des personnages sourréalistes. Qui a eu cette idée ?

LFC : C’est une caricature du système économique actuel. À bon entendeur...

Z : L’histoire se voulait proche des contes et légendes des Caraïbes. Les Frères Chiens ont fait fort sur ce coup ! Ça a d’ailleurs été une des histoires les plus amusantes à dessiner. Mais au début, je voulais intégrer un personnage en slip qui salue comme un ninja mais ils n’ont pas voulu... Va savoir pourquoi !

Pour terminer, à la fin y’apparais en vieillard. Est-ce que cela veut dire que yé ne vais plous vivre d’autres aventoures ? Finito ? Si ?

Z : Nous aimerions tant te suivre dans d’autres aventures. Nous nous sommes tellement attachés à toi Paco ! Et qui sait, peut-être qu’un jour tu arriveras à tes fins... Nous ne sommes pas les décideurs.

(par Baptiste Gilleron)

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3 Messages :
  • C’est épuisant à lire une interview pareil. Je bute sur les effets d’accent tous les deux mots. J’ai laissé tomber au bout de trois questions.

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    • Répondu par Caramba ! le 19 août 2011 à  09:42 :

      Moi ça m’a au contraire bien fait rire. Marre des questions-réponses traditionnels où les auteurs servent leur préchi-précha. Et tant pis pour les grincheux !

      Répondre à ce message

    • Répondu par Baptiste Gilleron le 19 août 2011 à  13:08 :

      C’est un parti pris qui peut perturber, j’en conviens. Mais il faut bien s’amuser de temps en temps en bousculant les habitudes, d’autant que l’accent mexicain est omniprésent dans l’album. C’est l’été, c’est permis, non ?

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