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Georges Frog, T2 : Rent Party- Par Phicil & Drac - Carabas

Par David TAUGIS le 25 juillet 2007                      Lien  
La grenouille pianiste, amoureux éconduit et fauché, revient dans un deuxième tome ou la musique prend encore plus de place. Le charme opère toujours.

Georges a bien du mal à payer son loyer : ses chansons ne se vendent pas, les concerts se font rares... Heureusement, une petite lapine à l’air innocent vient prendre des cours d’improvisation et le paiement se fera en....carottes ! De quoi tenir le coup en attendant de trouver des musiciens pour une rent party. Une fête au nom très clair : son but est de rapporter de l’argent pour calmer le proprio !

L’immeuble de Georges, dans une sorte de New York réinterprété, est plein de gens modestes, souvent mélomanes, au solide bon sens, à commencer par celui de l’amitié.

Deux grandes questions pour le pianiste batracien : faut-il accepter de modifier ses chansons jazz pour parvenir à les monnayer ? Et surtout, doit-il définitivement renoncer à Cora, dont la famille a déménagé sans laisser de traces ? Justement, Georges apprend qu’un camion vient prendre leurs dernières affaires : l’occasion d’une dernière tentative ?

La façon qu’a Phicil de mêler considérations musicales et aspects romantiques et sociaux possède toujours autant de charme. On pourra toujours lui reprocher d’attendre 30 pages pour tirer à nouveau le fil de l’amour impossible, mais ses saynètes de pédagogie musicale suffisent à maintenir un intérêt constant.

Dans ce second couplet, comme ils le titrent joliment, les auteurs se font plaisir en prodiguant de véritables cours de musique : histoire du blues, philosophie de l’improvisation, notion de rythme et d’accentuation.... Les musiciens, quel que soit leur âge, se délecteront de ces passages très justes.

Le ton gentil et un peu naïf donne à la série une véritable ouverture vers tous les publics, de même que le graphisme arrondi à la palette de couleurs limitées. Mais ici, les allusions assez fines au racisme tenace et au monde du business musical parleront surtout aux moins jeunes.

Phicil et Drac convainquent de plus belle dans ce deuxième opus, forts d’une originalité rafraichissante et de leur amour proclamé des mélodies mélancoliques.

(par David TAUGIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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4 Messages :
  • Ce livre est MAGNIFIQUE. Le tome 3 vient juste de sortir ( octobre 2008). Encore un tome et l’histoire, hélas, sera finie. C’est tellement attachant qu’on aimerait que se soit une série de 20 tomes.Si vous aimez Sempé, précipitez-vous, vous verrez que la comparaison n’est pas vaine !

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    • Répondu par Benoit le 27 octobre 2008 à  03:10 :

      Je n’ai pas vu le rapport avec Sempé, par contre je vois beaucoup de points communs avec Renaud Dillies.

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      • Répondu le 28 octobre 2008 à  02:18 :

        Phicil c’est beaucoup mieux que Dillies, qui fait toujours pareil en moins bien, son dernier Frère Joyeux c’est completement nul par exemple.

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  • Quand je le compare à Sempé, c’est pour le souci du détail.Il y a aussi dans certaines planches de grandes images à l’ambiance américaine, et son trait "vibre" aussi comme du Sempé ; lorsque je le compare à ce grand maître, c’est dans l’esprit, il est clair que Phildic ne cherche pas à imiter Sempé ! Je sais que vous aviez compris, peut-être n’avais-je pas été assez précis et vous prie de m’en excuser !

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