Papiers Nickelés, c’est désormais une institution. C’est la seule revue de l’imagerie populaire publiée en France : LA revue iconophile qui doit intéresser tout esprit curieux.
On y trouve tous les aspects du dessin au service de l’image, sans distinction de support ni de nationalité, sans chapelle ni ostracisme, dans des articles rédigés par des érudits, collectionneurs ou savants, et dont la culture n’est pas seulement bornée à la seule image produite. « Plus qu’une revue, une mémoire » est son mot d’ordre.
Ce dernier numéro illustre bien cet éclectisme. Au sommaire, la Commune de Paris. Il faut dire que le trimestriel est publié dans le 20e arrondissement de Paris, la circonscription de Gambetta. On y découvre les principaux illustrateurs des feuilles satiriques qui ont émaillé l’événement. Le principal d’entre eux, Pilotell, illustre la couverture.
Mais ce numéro ne s’arrête pas là. On est bluffé par l’érudition de ses auteurs qui évoquent dans ce numéro Nano & Nanette en ancêtres de l’OuBaPo (Antonin Erwan), Henriette Valium « l’ogre Underground » (Mira Falardeau), Bilbolbul, le premier héros de la BD italienne (Matteo Stefanelli), l’invention de la Castafiore par Jacques Van Melkebeke, le scénariste-fantôme de l’École de Bruxelles (Théophraste Épistolier Frémion), ou encore Gring, le poète du dessin (Christophe Quillien). Et dire qu’il y a 68 autres numéros comme cela !
Yves Frémion, régent du collège de Pataphysique
ActuaBD est particulièrement fier de compter parmi ses collaborateurs le vénérable Yves Frémion qui nous livre régulièrement ses souvenirs dans sa rubrique « Au Quai Boumeurre ». D’autant que notre ami vient d’être nommé régent du Collège de Pataphysique.
Késéksa ? D’après la très shadokienne et pas vraiment pataphysique « encyclopédie libre » [sic] Wikipedia, c’est une « société de recherches savantes et inutiles » fondée en 1948 dans le culte de l’œuvre d’Alfred Jarry, l’auteur d’Ubu Roi, qui en a créé le concept. Parmi ses sociétaires, rien moins que Raymond Queneau, Boris Vian, Marcel Duchamp, Max Ernst, Joan Miró, Man Ray, Asger Jorn, le mathématicien François Le Lionnais, des historiens et critiques de la littérature et du théâtre, des cinéastes (René Clair, Henri Jeanson), des explorateurs (Paul-Émile Victor), des historiens comme Pascal Ory, grand connaisseur de la BD, entré entretemps à l’Académie Française ou encore des dessinateurs comme l’ineffable Siné.
Lequel était régent, comme l’est devenu Yves Frémion.
Nous citons encore Wikipedia : « Les régents occupent les « chaires » du Collège. Aucune restriction n’est apportée à la liberté de leur enseignement. « Seuls le sérieux pris au sérieux, le lyrisme lyrique et autres produits astringents seraient susceptibles de rendre un enseignement irrecevable ». La chaire d’Yves Frémion ? « Sous le magistère du docteur Faustroll, curateur inamovible dudit collège » : la Politocopédologie épikiléménique.
Frémion, qui a toujours adoré la chaire fraîche, pourra certainement y briller de tout son saoul, la rédaction parisienne d’ActuaBD a pu le constater encore la semaine dernière.
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(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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