Alors qu’elles se préparaient à un procès à l’encontre d’un ex-compagnon violent, Alice, médecin urgentiste, et sa fille Maya, ont été victimes d’un accident de la route et se retrouvent dans le coma. Ou plutôt dans un monde cauchemardesque, où un tueur en série, via des sévices ignobles, élimine les uns après les autres ses victimes prises au piège des méandres des couloirs rouillés.
Alice y retrouve ses patients et doit protéger sa fille coûte que coûte : du tueur, mais également des autres patients qui reprochent à Maya d’attirer le fléau en ne maîtrisant pas ses peurs.
Les deux héroïnes parviennent à échapper à la menace et se réveillent. Mais une fois de retour dans le "vrai monde", elles se heurtent à l’incrédulité de leurs proches, qui pensent les protéger en les replongeant dans le coma. Le cauchemar est un éternel recommencement, et les patients continuent d’être décimés...
La fin du premier tome nous avait laissé sur un suspense implacable. Comment les auteurs allaient-ils conclure les nombreuses énigmes laissées sans réponse, allaient-ils sacrifier ce climat oppressant sur l’autel des explications assommantes ?
La suite et fin du scénario de Nikko surprend le lecteur par sa relative rupture de ton : plutôt que d’en remettre une couche sur la description visuelle des sévices, l’histoire se concentre sur la dimension métaphorique du tueur, et sur la résolution par les jeunes héros de leur propre statut d’enfants maltraités.
Nous n’en écrirons pas plus ici, mais à défaut d’être vraiment surprenante, la conclusion logique propose un éclairage amer et plus psychologique à un récit allant au-delà du simple "survival" horrifique. Ces deux albums n’en sont bien sûr que plus marquants.
Au dessin, malgré une bande dessinée se déroulant à 90% dans l’hôpital, Benoît Bernard évite de tomber dans la monotonie par un découpage astucieux et une utilisation abondante de gros plans dynamitant l’ensemble (son point fort résidant définitivement dans le dessin des visages). Au cours de ce deuxième tome, il se montre également à l’aise pour instaurer un climat d’oppression dans le monde réel, en dépeignant des collègues du milieu hospitalier, des forces de l’ordre et des proches incrédules le rendant parfois plus dangereux que son pendant alternatif.
Une vraie claque à ne surtout pas mettre entre toutes les mains, et à déconseiller aux âmes sensibles avant de s’endormir.
(par Thomas Berthelon)
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