À travers l’héroïne de l’album, Sacha, on découvre un nouvel environnement professionnel plutôt tendu, dans la banlieue parisienne où la lutte contre la maltraitance et les violences domestiques rythme le quotidien des policiers.
Stoïque et dévouée, elle enquête sur des affaires toutes plus sensibles les unes que les autres. On la voit braver les lourdeurs de l’administration et l’hostilité de l’opinion publique vis-à-vis des forces de l’ordre. Tout en menant une vie de mère célibataire. En s’appuyant sur un graphisme réaliste et des planches exclusivement colorées avec des nuances de bleu, la dureté et la froideur du milieu écrasent presque les personnages.
Portrait d’une vie de flic réaliste, comme on n’en trouve pas souvent, certains lecteurs pourront y voir une tentative d’améliorer l’image des policiers, mais le récit évite ce sentier battu en tentant de représenter des personnages guidés par des inquiétudes et des ambitions familières à tous.
Co-scénariste, Agnès Naudin, fut, jusque très récemment, capitaine de police au sein de la brigade territoriale de protection de la famille. Forte de son expérience personnelle, elle nous livre une histoire bien construite, nous plongeant dans le monde des maltraitances familiales et de ceux qui les combattent, tout en assurant les bases pour de futurs témoignages qui aborderont plus largement cette sombre réalité.
(par Jorge Sanchez)
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Enfances perdues (Premières enquêtes). Par Agnès Naudin et Jean-Claude Bartoll (scénario) et Éric Nosal (dessin et couleurs). Éditions Robinson. Sortie le 22/09/2021. 22 x 29 cm. 88 pages couleur. 19,99 €.
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