Le clan des Grave Diggers est sur la défensive : l’une des filles du saloon tenu par la gang a été cruellement tailladée au visage avant d’être jetée par la fenêtre... Gene McDowell charge son fils de débusquer le coupable mais il ignore en réalité que c’est Kip, son propre fils, le responsable de cet acte odieux.
Emma, une amie de la victime, connaît la triste vérité et, bien déterminée à faire justice elle-même, tente d’abattre Kip dans une ruelle déserte. Grim Reaper, présent sur les lieux, retient son geste et accepte le contrat... Mais au même instant apparaît Gene McDowell, le boss de Grim Reaper.
Ce second ouvrage de Green Blood ne comprend pas de réelles surprises et donne l’impression par moments de tourner en rond. Le scénario piétine, puis s’enlise dans une forme de bourbier narratif. Les différents protagonistes semblent fort naïfs et manquent réellement de panache. Et que dire du Grim Reaper ? Celui-ci à l’avantage d’être stylé, vêtu de noir et précis dans ses gestes, il n’en demeure pas moins qu’il n’impressionne guère, limité par ses trois mots de vocabulaire et coincé dans ses manières engoncées. Quant à l’action, celle-ci est omniprésente et joliment calibrée mais, une fois encore, la plupart de ses séquences affichent un style téléphoné, le lecteur comprennant d’avance ce qui va s’enchainer quelques pages plus loin.
Le thème proposé par Masasumi Kakizaki met en avant deux groupes d’individus : ceux qui cherchent le chaos et qui le provoquent et les seconds qui tentent d’en réchapper, aspirant à revenir à un vie plus saine. Dans ce contexte, les sentiments se font rares et les liens se nouent et se délient à volonté.
Quant au dessin particulièrement subtil et précis de l’auteur, principalement au niveau des perspectives fuyantes et des plans rapprochés sur le faciès des protagonistes, il est particulièrement adapté à un panorama de décors somptueux.
Green Blood demeure cependant un agréable divertissement qui prend le risque de tutoyer dangereusement l’ennui.
(par Marc Vandermeer)
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