Il y a tout d’abord l’objet, un collecteur d’images de l’histoire de l’homme-araignée créé en août 1962 par Steve Ditko et Stan Lee dans le numéro 15 d’un Amazing Fantasy qui coûtait 12 cents et dont la valeur frise aujourd’hui les 100 000 euros. Des fac-similés d’originaux, des documents rares, des anecdotes inédites et surtout une multitude de fan goodies parfois reproduits à l’identique.
On passe en revue les différentes métamorphoses de Spidey, de l’adolescent empoté piqué par une araignée radioactive des débuts au tycoon musculeux d’Hollywood aussi à l’aise sur la crête du box office que sur le toit du Daily Bugle. C’est plus de cinquante ans de l’esthétique du comic-book qui défile ainsi : des structures quasi abstraites de Steve Ditko et du classicisme de Romita Sr au baroquisme d’un Todd McFarlane ou d’un J. Michaël Straczinski, sans oublier ses incarnations cinématographiques.
On n’évite pas la galerie des "Villains" qui peuplent ses aventures : Le Vautour, Le Caméléon, Dr. Octopus, Le Chacal, le Rhino, Electro, le Caïd, le Super-Bouffon, les Vampires et Morbius, la saga des Clones, le symbiote extraterrestre Venom... Ni les apparitions féminines : Gwen, Mary Jane,...
C’est une histoire fantasmée de l’Amérique qui défile sous nos yeux, avec ses préoccupations, son sentiment de puissance, ses déprimes et ses leurres. Un musée de papier qui donne furieusement envie de relire les œuvres, si l’on ne sort pas dégoûté du fatras de kitchies qui encombre l’ouvrage, rappelant que ces séries s’adressaient principalement à un public de pré-ados et d’ados, que les éditeurs de Marvel estimaient, semble-t-il, un peu bas de plafond.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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