Alex est un petit malin. Mais à l’école, il est plutôt le souffre-douleur des grands, celui qui passe la récré à lire dans son coin, bref, l’intello, dans le sens le plus péjoratif qui soit pour certaines terreurs. La donne change lorsqu’il se retrouve échoué sur une île mystérieuse en compagnie de quatre autres enfants et de leur moniteur, à la suite d’une sortie en catamaran qui a mal tourné. Alex s’impose ainsi comme un membre indispensable de ce petit groupe, en grande partie grâce à son « guide », véritable Manuel des Castors junior moderne (pour certains de nos lecteurs, cela rappellera des souvenirs...).
Mais si Alex est le « héros », le personnage principal est tout autre : l’île elle-même. Dans ce premier opus, le groupe va se constituer et commencer à explorer cet endroit mystérieux.
Rapidement, nous comprenons que tout est factice, comme un gigantesque décor de cinéma, avec des moyens conséquents, et que... tout est filmé. Un principe qui n’est pas sans rappeler The Truman Show, film sorti en 1998 avec Jim Carrey dans le rôle principal mais aussi le classique du manga Battle Royale (2000). Le moniteur du groupe, le seul adulte que nous verrons dans ce tome, semble bien cacher son jeu et en savoir bien plus qu’il n’en dit, ajoutant encore une énigme supplémentaire.
Sébastien Mao s’amuse avec les codes du genre et multiplie les clins d’œil, que ce soit à Pirate des Caraïbes, à 20 000 lieues sous les mers, aux films catastrophe… Le titre de l’album est d’ailleurs bien trouvé : Deus ex machina : « Le dieu sort de la machine ». Une expression qui vient du théâtre grec et qui trouve parfaitement sa place ici.
Pierre Waltch a un dessin efficace, le découpage des planches n’est ni monotone ni répétitif. Et pour couronner le tout, la mise en couleur de Sandrine Cordurié est plutôt réussie.
Un premier tome très rythmé qui plonge tout de suite dans l’action, dès la première planche, bourrée de surprises et de rebondissements. Une belle trouvaille également : les deux à-plats intérieurs des couvertures représentent un dessin de l’île recouvert de brouillard, celui-ci disparaissant entre le début et la fin de l’album dans les zones découvertes par le groupe, sur le principe de ce qui se passe dans les jeux vidéo. Il reste encore de nombreuses zones à découvrir, ce qui laisse présager de belles découvertes.
Enfin, en guise de dossier documentaire, quelques pages du fameux « guide d’Alex », présentant quelques trucs de survie de manière très didactique. Vous l’aurez compris, nous avons affaire ici à un très bon album jeunesse dont nous avons hâte de découvrir la suite.
(par Jérôme BLACHON)
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