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Prix de la BD "ado" FRANCE BLEU / ACTUABD : la sélection 2024 !

Par Jérôme BLACHON le 7 décembre 2023                      Lien  
Voici la sélection des dix albums qui vont concourir pour la 4e édition du prix de la BD France Bleu/ActuaBD, visant à récompenser un album pouvant être lus par des ados et jeunes adultes.

Après Blanc autour, de Stéphane Fert et Wilfrid Lupano (Dargaud) en 2021, Lettres perdues de Jim Bishop (Glénat) en 2022, qui va succéder à Ratures indélébiles de Camille K. et Aurelle Gaillard (Jungle), lauréates du prix en 2023 ?

Le partenariat entre la radio France Bleu et ActuaBD est toujours vif et permet de promouvoir dix albums pouvant toucher ce public si volatile, concernant la lecture, que sont les ados. Une sélection difficile, à la fois en terme de public-cible mais également par la qualité éditoriale de certaines maisons d’édition.

Rappelons que les auteurs doivent être francophones et que l’album doit se suffire à lui-même (pas de cliffhanger en dernière page). Le public du jury est essentiellement composé de binôme parents/ado qui, bien souvent, ne connaissent pas grand-chose à la diversité des bandes dessinées offertes en librairie. C’est justement ce regard qui est intéressant, de même que les échanges que ce prix suscite entre générations, sur des sujets parfois légers, parfois beaucoup plus lourds.

Comme à chaque édition, ActuaBD met son expertise au service de cette sélection pour qu’elle soit éclectique, surprenante, variée et qualitative.

Voici donc la sélection pour le prix 2024 :

Prix de la BD "ado" FRANCE BLEU / ACTUABD : la sélection 2024 ! (Dé)rangée, par Manon et Greg Blondin aux éditions Bamboo

- L’herbe du diable, par Claire Martin et Benjamin Laurent et aux éditions Jungle

- Le Cœur en braille, par Joris Chamblain et Anne-Lise Nalin aux éditions Dargaud

- Nos Cœurs tordus, par Séverine Vidal, Manu Causse et Sami Rey aux éditions Bandes d’Ados

- Frontier, par Guillaume Singelin aux éditions Label 619 / Rue de Sèvres

- Embrasse-moi, par Lidia Mathez aux éditions La joie de lire

- Moi, dyslexique, par Christopher Boyd aux éditions Dunod Graphic

- Le Monde de Pikto, par Michel Alzéal aux éditions Paquet

- Grande échappée, par Bérengère Delaporte aux éditions Nathan BD

- Pigeons !, par Marc Chalvin aux éditions La Cafetière

Deux albums seront présentés tous les mois de janvier à mai, sur ActuaBD et à l’antenne et sur les réseaux sociaux de notre partenaire France Bleu.

Le prix sera remis lors des Rendez-vous de la BD d’Amiens, qui nous accompagne dans cette aventure, le dernier week-end de juin. Comme à son habitude, ne doutons pas que les organisateusr de ce très beau festival ne nous réservent quelques surprises en lien avec ce prix !

(par Jérôme BLACHON)

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tout public 🏆 Prix BD France Bleu / ActuaBD
 
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26 Messages :
  • Prix de la BD "ado" FRANCE BLEU / ACTUABD : la sélection 2024 !
    7 décembre 2023 08:33, par Vieux reac grincheux

    Heureusement que je ne suis pas un ado qui decouvrirait la bd actuellement, je n’en deviendrai pas lecteur !
    Où sont les héros de ma jeunesse, où chaque pages lues me faisaient rêver, frissonner où l’aventure m’étonnait.
    Ce que je regrette dans ce genre de prix ,( comme Angoulême), c’est le manque de mélange des genres. Je suis sûr que certains ados seraient très à l’aise avec des titres plus populaires ( "les 5 terres " par exemple) plutôt qu’une sélection un peu trop élitiste.

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    • Répondu le 7 décembre 2023 à  10:23 :

      Les ados d’aujourd’hui lisent plutôt des manges. Pas la peine d’être un vieux réac grincheux pour le constater.

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    • Répondu par Jérôme Blachon le 7 décembre 2023 à  10:31 :

      Bonjour,
      Doit-on faire dans le mainstream ? "Les 5 terres" n’ont pas besoin de ce prix pour être connu et lu. C’est un autre choix qui est fait ici. Elitiste ? Peut-être. Nous préférons d’autres adjectifs comme "éclectique", "audacieux", "qualitatif". Je vous conseille bien entendu la lecture des albums sélectionnés, vous serez sans doute surpris, à bien des égards.

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      • Répondu par Dunyre le 8 décembre 2023 à  09:44 :

        Quand je vois les qualificatifs que vous utilisez je comprends pourquoi nos jeunes ne lisent plus de BD.

        À 50 ans, on cherche justement de la variété, de l’éclectisme, une sortie des sentiers battus. D’autant plus si l’on est d’un certain niveau culturel et socio-économique.

        Mais à 12-15 ans on découvre la lecture (ou on ne lit pas du tout, malheureusement).

        Je suis enseignant en lycée et quand je suis arrivé il y a 5 ans dans mon établissement les élèves ne venaient plus lire de BD au CDI, c’était moribond.

        J’ai fait commander les Elfes, Nains, etc. ainsi que les Maîtres inquisiteurs, les 5 Terres, les BD de Léo, les Conquêtes, Colonisation, etc.

        Maintenant la lecture et l’emprunt de BD sont très dynamiques.

        L’idée selon laquelle « les BD populaires hommes les 5 Terres seraient connues d’elles-mêmes » est une absurdité sans nom tenu par des gens qui sont proches du milieu de la BD.

        Mais pour un jeune lambda qui ne lit pas, ces séries leurs sont aussi peu connues que les romans graphiques bobo-intellos-feel good que vous proposez en sélection. Cette sélection pour adolescents est en fait le fruit d’un élitisme de quelques-uns.

        Je vous assure que la majorité de nos jeunes de STI2D et STMG, nos élèves de seconde ou de 3e ne sont pas du tout connaisseurs de la BD hormis des « vieilles séries » que leurs parents ont pu leur faire lire (Spirou, Tintin, etc.)… voire une méconnaissance totale.

        Il faut vraiment une remise en question profonde si on souhaite que la BD touche de nouveau les jeunes. Sinon elle sera un média pour adulte riches et cultivés.

        Et, ensuite, il ne faudra pas se plaindre que le secteur s’écroule…

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        • Répondu le 8 décembre 2023 à  11:41 :

          Vous avez complètement raison quand vous dites « pour un jeune lambda qui ne lit pas, ces séries leurs sont aussi peu connues que les romans graphiques bobo-intellos-feel good que vous proposez en sélection. Cette sélection pour adolescents est en fait le fruit d’un élitisme de quelques-uns. » Mais le problème c’est que le marché de la BD se porte bien notamment avec cette clientèle « bobo-intello-Feelgood » dont vous parlez justement. Parce que ce public a les moyens d’acheter des romans graphiques à 30 euros. La BD européenne se porte encore très bien en terme de chiffres d’affaires mais en effet, elle renonce peu à peu au public populaire ainsi qu’à faire venir des jeunes à la lecture, comme vous l’évoquez justement. C’est bien dommage.

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        • Répondu par delerm le 9 décembre 2023 à  19:22 :

          Moi j’aime bien les bobos intellos … j’ai fréquenté des crétins incultes, c’était moins bien. Et puis il y a les donneurs de leçons qui pensent mieux que tous les autres, c’est moins bien aussi .

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          • Répondu par Thomas More le 9 décembre 2023 à  23:23 :

            C’est sûrement censé être rigolo, votre commentaire, mais ça ne l’est pas. Car être un crétin et être un inculte sont deux choses très différentes. Ce qui serait bien c’est qu’on arrête un petit peu de cataloguer les gens et qu’on arrête un petit peu le mépris social dans ce pays, dans un sens comme dans l’autre.

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    • Répondu le 7 décembre 2023 à  12:26 :

      D’une part il n’y a plus de fiction mais principalement des Bd édifiantes sur de nobles causes, d’autre part le dessin ne fait plus rêver. En fait la BD est devenue trop adulte.

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      • Répondu par Sergio Salma le 7 décembre 2023 à  22:33 :

        Magnifique confession cher anonyme. Et édifiant petit texte pleurant votre jeunesse qui fout le camp. Il y a certes quantité d’ouvrages de ce type ( dans le style Don Bosco de Jijé , la bête est morte de Calvo ou encore Maus , des trucs de votre temps ) mais faut vraiment être bigleux ou de mauvaise foi pour pas voir les innombrables bouquins aux magnifiques dessins et les paquets de séries de fictions toutes plus dingues les unes que les autres. Haha " il n’y a plus de fiction !" . Merveilleux. Le lecteur déçu qui comprend rien à ce qui se passe. Au cinéma, après la grande vadrouille , vous avez décroché ? Un p’tit tour en librairie peut-être ? Le monsieur ou la madame vous guidera, visiblement vous êtes complètement paumé.

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        • Répondu le 8 décembre 2023 à  09:40 :

          Eh bien puisque vous êtes si malin, citez-moi des séries de fiction apparues ces 10 dernières années et pas interrompues au bout de 2 ou maximum 3 tomes. Et épargnez moi Tango ou Undertaker. Je vois bien message après message comment vous tentez toujours de positiver et de défendre les éditeurs mais vous êtes bien placé pour savoir qu’il est plus facile de trouver un contrat pour faire un one-shot de BD documentaire que pour lancer une nouvelle série de fiction.

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          • Répondu par Sergio Salma le 8 décembre 2023 à  10:55 :

            Je suis bien placé pour vous dire qu’il est possible de proposer tout . Vous avez une vision tordue par vos goûts et rien ne vous fera changer il est bien trop tard, vous êtes nécrosé. J’ai cette liste de au moins 20 séries qui se poursuivent mais j’ai pas envie de vous aider. Allez faire un tour en boutique , les libraires sont là pour ça. Je ne défends rien d’autre que la création qui a toujours été tout sauf une science exacte.

            Et on pourrait dire les mêmes choses sur le cinéma et pour élargir le débat à propos de toutes les activités humaines. Pourquoi voulez-vous bon sang que la société fonctionne en 2023 comme elle fonctionnait en 1960 ?

            Et dernière chose si les séries s’arrêtent, c’est le jeu . Allez voir dans les "catalogues" de jadis , vous verrez qu’il existait le même phénomène de sélection naturelle.

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            • Répondu par Milles Sabords le 8 décembre 2023 à  14:34 :

              Bienvenue dans l’ère du prêt-à-penser et du divertissement. Les Mangas et les Comics assurent le divertissement, les romans-graphiques le prêt-à-penser. Autant de segments où le seuil d’amortissement est plus rentable pour les éditeurs que de lancer de nouvelles séries dont il faut attendre plusieurs tomes pour que les ventes s’emballent. Proposer « tout », oui, bien sûr, ça n’est pas interdit. Mais beaucoup de ce « tout » n’aboutit jamais…Je ne compte même plus le nombre de collègues (et pas des moindres !) qui se voient refuser leurs projets, parce-qu’en plus, l’édition lorgne maintenant vers l’IA, aux perspectives de productivité/rentabilité encore plus grandes.

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              • Répondu par Lady Slexique le 9 décembre 2023 à  19:59 :

                L’IA ? oui vous avez raison, ce danger ne concerne pas que la BD, mais aussi d’autres métiers bien plus sophistiqués et complexes !

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            • Répondu par Thomas More le 9 décembre 2023 à  23:31 :

              "sélection naturelle" ? Vous êtes sérieux, là ?

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              • Répondu par Sergio Salma le 10 décembre 2023 à  11:35 :

                Très sérieux. Sélection naturelle propre au monde de la bd. Càd une sélection qui s’opère au vu des ventes, c’est comme ça depuis très longtemps. Regardez dans les dernières pages des anciens albums dupuis par exemple, vous y trouverez ces séries malheureusement arrêtées après quelques titres. Il y en avait certes moins, forcément puisque la décision d’en faire des livres, brochés, était plus rare. Et puis de toute façon y avait moins de tout .

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                • Répondu par Lady Slexique le 10 décembre 2023 à  18:25 :

                  Oui, bien sûr, un éditeur peut décider d’arreter ses séries les moins rentables, exactement comme moi, je peux décider d’arreter de les acheter. Un éditeur ou une revue peuvent disparaitre, il me semble qu’il y a souvent des repreneurs (exemple Glénat, je crois pour le Scarameustache de Gos). Quand l’excellent Heroic-Albums a cessé de paraitre en 1956, Dupuis a récupéré Tillieux et Jidéhem, l’hebdo Tintin Greg. Autre exemple d’une excellente série qui a bien voyagé, celle d’Esteban de Matthieu Bonhomme, actuellement éditée par Dupuis !

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                  • Répondu le 10 décembre 2023 à  19:34 :

                    Ce qui est étrange c’est de lire l’expression « sélection naturelle » sous la plume d’un auteur alors que c’est typiquement un langage de décideur. Bien sûr que de tout temps, les séries qui ne marchaient pas assez commercialement étaient interrompues, mais, ne serait-ce que par respect pour les lecteurs, on n’a pas toujours interrompu les séries si vite, après le tome 1 ou le tome 2. Comme l’a bien expliqué André Schiffrin, il y a bien eu un changement de paradigme dans l’édition, et c’est un phénomène mondial. Aujourd’hui un livre doit être rentable, alors que la pratique courante voulait que le succès d’un livre permettait de financer l’échec relatif des autres. De fait, c’est toujours le cas, mais le désir de rentabilité immédiate fait que les éditeurs interrompent les séries déficitaires de plus en plus tôt. On se rapproche du fonctionnement de l’audiovisuel où les programmes et séries peuvent être stoppées très vite, alors que les sommes mises en œuvre pour produire une œuvre audiovisuelle et un livre sont sans comparaison.

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                    • Répondu par Sergio Salma le 11 décembre 2023 à  10:46 :

                      Evidemment que tout va plus vite, tout est plus urgent. Et ce qui va plus vite aussi c’est la décision de faire un album. Jadis on en sortait que quelques dizaines par an. Il y a aujourd’hui 200, 300 structures éditoriales, des milliers d’auteurs, quoi de plus normal que le processus soit plus rapide ? La nature agit pareil, quand il y a moins à manger une partie des animaux ne survit pas. Si vous avez du mal avec la dureté du terme , je peux le comprendre.

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                      • Répondu le 11 décembre 2023 à  21:14 :

                        Même si je le désapprouve, je ne suis pas complètement surpris de lire ici ce terme, parce qu’il n’a rien de neuf. C’est ce qu’on appelait autrefois aussi la « loi de la jungle ». Utiliser abusivement la Nature ou la biologie pour justifier une forme d’inéluctabilité du capitalisme jusque dans ses dérives les plus absurdes (car la surproduction actuelle dans l’édition francophone en est une), c’est une forme d’argumentation très ancienne. Ça porte même un nom, c’est le Darwinisme social : vouloir faire admettre que la vie est injuste et que les inégalités sont irrémédiables et « naturelles » parce qu’il en serait ainsi dans la Nature. Sauf que Darwin n’a jamais dit ça.

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                        • Répondu par Sergio Salma le 12 décembre 2023 à  13:03 :

                          Je comprends mieux où vous voulez en venir. On part d’une publication sur un prix, sur ce qui est d’ailleurs déjà une "sélection" pour un prix, pour aboutir à l’utilisation du terme "sélection naturelle" qui ne vous convient pas. Oui je comprends d’autant mieux que je vois l’angle d’attaque , l’angle de vue . Il ne s’agit pas de darwinisme ni de déterminisme, termes employés par la pensée un rien trop manichéenne, votre vision est donc uniquement politique. Vous pensiez que parce que je suis auteur je devrais donc penser comme un auteur. N’est-ce pas vous qui faites là un peu de déterminisme ?Je vous taquine. Selon vous l’auteur est donc l’artiste pur et l’éditeur le sale capitaliste. Bon sang on est en quelle année ? 1966 ?!... Essayons d’être constructif néanmoins. Dans cette profusion de sorties, de milliers de bouquins en tous genres( l’hystérie a pas loin de 25, 30 ans il me semble qu’on se "stabilise" vers 6000 titres ) , reprises, nouveaux venus , mangas, semi-mangas, romans graphiques , séries, etc...etc... Pourquoi arrête-t-on certaines séries ? Pour vous, ( et comme j’ai un peu engagé le thème) , c’est la dure loi capitaliste et uniquement elle qui régit les entreprises. Puisque l’analogie avec la nature ne vous convainc pas je peux essayer d’adoucir cette notion de violence envers les "plus faibles". Car en réalité il y a autant de cas de figure qu’il n’y a d’albums. L’ayant vécu je peux vous expliquer 2 ou 3 raisons.(Je comprends bien que le lecteur attendant le tome 2 ou 3 d’une série qui lui a plu puisse la trouver mauvaise ). Voilà , je peux vous raconter des expériences et aussi ( mais peut-être êtes-vous vous-même auteur ?) le cas de copains, copines à qui le même accident est arrivé.
                          Il y a plusieurs raisons pour arrêter une série.
                          En voici 5 ou 6 autres que le calcul froid du méchant Kapitalisme :

                          On est au troisième tome d’une série mais les 2 premiers ont vraiment eu des difficultés, des chiffres peu enthousiasmants , éditeur& auteur-autrice s’entendent pour dire d’arrêter les frais. Parce qu’on voit aussi d’autres détails, mauvais positionnement, erreurs, quand ça ne s’accompagne pas d’un déficit d’énergie pour les uns ou les autres , déçus, fatigués de pédaler dans la semoule alors qu’on a justement une autre idée, qui est épatante, et que l’éditeur est prêt à soutenir en espérant de meilleurs résultats .

                          Presque la même situation, on est au tome 2 qui vient de sortir, l’éditeur et l’auteur l’autrice s’entendent très bien mais on sait que si on continue les chiffres du 2 seront moins bons que les chiffres du 1( espoir espoirs). Sortie du 2 ( 1 an et demi a passé), mauvais chiffres confirmés et on se prépare à sortir le 3. L’éditeur veut le faire, aime la série mais ne peut plus investir( pub, com, séances de dédicaces, matériel promotionnel ...) , le catalogue accueille de nouveaux arrivants , le déclin est confirmé. Que faire ? L’éditeur : on fait le 4 ? Du bout des lèvres ? L’auteur l’autrice : ...

                          La série a été très mal reçue, l’auteur-l’autrice se dépense sans compter et il y a eu du retard pour la sortie du 2 ou du 3. On voit bien que l’album suivant sera une galère à réaliser et les résultats chez les libraires font que , après la déconfiture du tome 1 ,du tassement du tome 2, on se rend compte que les pré-commandes du tome 3 sont divisées par 3 ou 4. Les représentants ont fait au mieux, mais là, faut se rendre à l’évidence.
                          On décide de changer la maquette, et si on publiait la série dans un plus grand format, plus cher, oui essayons. Mais patatras aussi. Direction pilon.

                          Le tome 1 a été un formidable espoir ! On y a cru à fond , tout le monde, scénario de ... ; le dessin de ..., les couleurs de ..., ça va cartonner , par Toutatis ! On paie une belle avance. Sortie. Déception. Tome 2 en route, mais visages un peu moins réjouis. Combien coûte cette série ? Combien ?!!! Et c’est quoi les ventes ? On continue c’est quand même génial. Tirage divisé par 4. Placement par 3, ventes moins bonnes encore ( forcément )... démotivation, un vent contraire fait tout capoter. Dans les lecteurs les lectrices , des déceptions( vous ?) , mais aussi pas mal d’indifférence , ça ça fait très mal. Mais on s’en remettra.

                          Il y a du changement à la direction éditoriale ou à la direction générale, les directeurs les directrices de collections sont eux-mêmes en situation fragile. On prend des décisions pour le planning de l’année suivante ; Le couperet tombe parce que la série encore hésitante n’a plus les soutiens nécessaires. Le contrat ?! Oui bien sûr. Mais faire une album en tant qu’auteur contre l’éditeur, à déconseiller.

                          Si la série est créée par un duo, il y a tellement de raisons qu’il y ait mésentente( dont le lectorat ne sait rien) . Même quand ça roule, alors quand ça roule pas ! Le tandem ou le trio ne travaille pas dans des conditions optimales, nerfs, tristesse, déprime. On repousse la sortie de 3 mois, 6 mois. Entre-temps, les calculs sont refaits et franchement , si c’est la galère pour la création et avec au bout des espérances de chiffres pas terribles à quoi bon ? Sereinement , tout le monde décide que.

                          On a signé pour une série. L’auteur , les auteurs ont amené un synopis, des découpages et un dossier en béton, imparable. Le tome 1 se fait, pas mal mais on constate qu’on a complètement dévié, on était dans un créneau au départ et la présentation du scénario du tome 2 et 3 font muter totalement le projet. On constate aussi que ça fonctionne pas mal en librairies spécialisées mais zéro dans les autres réseaux. On pense qu’on peut rectifier le tir mais une relecture fait que les parties ne s’entendent plus. Le tome 2 sort néanmoins, mais l’éditeur et ses représentants ne savent plus sur quel pied danser.
                          La Défense de ce tome 2 est un peu bancale. Peuvent s’ajouter à tous ces aléas des éléments extérieurs, crise du papier ou covid, qui modifient tous les paramètres et qui démotivent tout le monde en quelques semaines. Le /la scénariste n’arrive plus à convaincre les partenaires , le dessin se fait dans des conditions épouvantables, le /la coloriste piaffe et part chercher du boulot ailleurs. le tome est repoussé, le petit a les oreillons , stop ! On arrête le bazar. ça coûtera moins cher de ne pas le sortir que de le sortir. Et on évitera les frais d’avocat.

                          Faire un album, des albums, passer 1 an environ ( ça dépend les tempéraments ) de sa vie, c’est pas anodin , quand on a 50 ans, faut bien réfléchir. 60 encore plus. Après un album, deux albums , les chiffres font la gueule, on y va ? On continue ? On attend de voir les chiffres ?( la plus mauvaise des configurations) Et si on essayait autre chose ? Oui l’idée le sujet l’univers tout ça touche l’auteur l’autrice de près mais l’éditeur en face propose mieux et pour un autre sujet tout aussi passionnant et qui paie mieux et plus vite. Eh oui, parfois les séries s’arrêtent parce que l’auteur l’autrice n’est pas dans le bonheur escompté.
                          Tout ça nous amène à cet autre paramètre, le temps. Si l’auteur l’autrice met 3 mois pour un 60 ou 80 pages, on peut plus vite voir ce qu’il en sera des chiffres. Si l’artiste a besoin de 2 ans, dans cette hyper-production générale , ça n’est pas trop grave, on a des études statistiques qui seront sur un temps un peu plus long. Mais qui dit temps plus long , dit aussi décrochage possible d’une partie du lectorat, qui passe à autre chose, qui a tant d’autres choses à se mettre sous la dent alors cette série prometteuse est vite enfouie, disparaît sauf cas exceptionnel dans l’avalanche des séries et albums suivants. Fin.

                          On continue ? Non c’est barbant vous avez raison.

                          On pourrait citer encore 10 ou 15 configurations où on aboutit à la triste décision , parce que c’est toujours triste après tout cet investissement de temps, d’énergie, d’argent , de devoir renoncer. Ah ben oui faut quand même que j’utilise le mot argent , désolé.

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                          • Répondu le 12 décembre 2023 à  15:49 :

                            Merci de déployer tous ces exemples et ces arguments qui montrent votre longue expérience en la matière, mais je trouve que vous persistez ici à parler comme un éditeur, ce qui n’est pas un mal en soi, mais démontre en tout cas que vous avez totalement intégré leur discours et leur façon de penser à votre pratique (c’est normal me direz-vous, puisque vous êtes un professionnel). Or, ça signifie aussi que vous avez accepté 2 aspects : 1. Vous avez accepté celui dont je parlais plus haut, le changement de paradigme : aujourd’hui, un livre doit être rentable. Il n’est plus censé être financé en partie par le succès des autres livres au catalogue. Par conséquent, la raison principale pour arrêter une série dès le tome 2, davantage que toutes les situations humaines et artistiques que vous décrivez aussi, ce sont les ventes du tome 1. Vous admettez donc que la prise de décision chez l’éditeur est entre les mains des services commerciaux, ce qui était une idée complètement folle voire une infamie avant ce fameux changement de paradigme et vous tolérez que les mises en places chez les libraires (à leur bon vouloir) déterminent la continuation ou l’arrêt d’une oeuvre. Vous jugez normal que les mises en places d’un volume d’une série soient basées sur les remontées électroniques des ventes du tome précédent (ce qui était impossible avant les années 2000).
                            2. Vous estimez que la surproduction est une bonne chose puisqu’elle offre une diversité culturelle inestimable, une profusion de choix pour les lecteurs, une plus grande facilité pour décrocher un contrat quand on est auteur, bref surtout du positif. C’est vrai, en un sens : que pèse la déception de voir sa série arrêtée après le tome 2 et ses efforts de plusieurs années considérés comme vains par le marché (devenu seul juge) quand on repense à la sensation de facilité et à la joie qu’on a pu avoir auparavant lors de la signature du tome 1 ? Surtout, vous ne voyez pas les nombreuses absurdités qu’occasionne cette surproduction : gaspillage d’investissement, gaspillage de papier, livraisons puis retours des cartons de livres en pure perte, pilon qui tourne à plein régime, impossibilité pour les libraires de pousser les murs, sauf à se ruiner en m2 ou à mettre en danger leur fragile économie, culte des best-sellers, lesquels finissent par occuper tous les espaces disponibles, en conséquence : disparition des librairies de quartier dans les villes moyennes au profit des Fnac et Cultura dans les zones périphériques, rotation de plus en plus rapide des titres en libraire, un livre qu’on passe deux ans à faire n’aura une visibilité en libraire que de quelques semaines, voire moins, du coup : explosion du commerce en ligne, Amazon devenant le refuge où les livres peu trouvables sont disponibles, économies d’échelle dans les maisons d’édition pour des raisons de pur profit : investissement massif dans la production et la diffusion avec une baisse continue de la masse salariale : externalisation de plus en plus fréquente des éditeurs eux-même, désormais précarisés, empêchés de suivre un auteur pendant une longue période, et sommés de n’éditer que des one-shots vite rentables, précarisation accrue des auteurs, mais ça, ça va de soi… et surtout, surtout indifférence à l’égard du lectorat qui devrait pourtant être la première préoccupation de toute la chaîne. Peu importe que le lecteur ne sache pas la fin de l’histoire, il n’aura qu’à acheter une autre BD, de toute façon, seules des niches de lecteurs finissent par intéresser les éditeurs, de préférence, les plus aisés, ou les vieillissants qui continuent à acheter les classiques (c’est à la fois inique mais stratégiquement idiot)… vous allez me dire que je persiste à tout voir en noir ou à voir la bouteille à moitié vide, mais de mon côté, je vous trouve, avec tout mon respect, un brin naïf dans votre façon de voir en positif ces 2 changements qui ont profondément transformé nos métiers, et toute l’édition, pas seulement la BD. c’est peut-être parce que je suis plus critique de ces situations que je suis anonyme ici alors que vous avez le courage de vos opinions.

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                            • Répondu par Sergio Salma le 13 décembre 2023 à  22:36 :

                              Il y a deux problèmes avec votre vision.
                              1. Vous imaginez comme tous les vieux que avant c’était mieux. Lisez le livre le duel Tintin Spirou de Hugues Dayez, éditions Luc Pire. Vous verrez le monde enchanteur de cette époque.
                              2. Vous ne voyez pas le nombre étonnant de bouquins qui sortent qui sont des "échecs" commerciaux, mais que les éditeurs( du plus petit au plus gros) continuent justement de publier . Vous ne voyez que les cas de figure malheureux pour pouvoir utiliser votre formule changement de paradigme qui vous plaît tant.

                              Dans quelle branche le paradigme de 1980 est-il encore en vigueur en 2023 ? Vous ne savez visiblement pas non plus que les auteurs les autrices sont dans la même configuration du " on verra mais on sait pas ce qui va se passer pour les prochains tomes" depuis toujours. Non seulement l’éditeur d’avant était bien plus capitaliste puisqu’il ne se laissait aller à l’album qu’après des calculs bien plus méticuleux que ceux d’aujourd’hui. Vous souvenez-vous , papy, des nombreuses collections cheap ? On n’avait pas envie d’investir trop mais on désirait tâter le terrain, tâter le marché. Cartonné ?! non non, faisons plutôt du broché.
                              Cette époque d’un autre changement de paradigme, et fameux celui-là, celui où on passait de la presse au marché de l’album.

                              Aah ! les fameux paradigmes perdus ... ( soupir)

                              J’aime beaucoup votre passage où vous me reprochez de ne pas voir les absurdités dues à cette façon actuelle de gérer les affaires ( gaspillage etc...) ; on s’est échinés Libon et moi à raconter la vie d’un librairie sur plus de 600 gags avec exactement CE sujet-là ! On en a fait des caisses ! Comme les éditeurs et les distributeurs, les diffuseurs et tout ça pour casser le dos des libraires et le moral des auteurs autrices. Et je vous parle pas des clients, perdus, noyés quand ils ne sont pas chagrins de voir le tome 2 passer à la trappe alors qu’ils avaient tant aimé le tome 1. Fatalitas ! Vous êtes un de nos personnages . On a un gag où le tome 1 sort, le lecteur attend que sorte le tome 2 pour acheter le tome 1 justement parce qu’il en a marre d’acheter des tomes 1 sans tome 2. Sauf que s’il achète pas le tome 1, ben y aura pas de tome 2 ! Animal lecteur Editions Dupuis 7 tomes disponibles. Plus pour longtemps je pense puisque nous avons décidé d’arrêter donc la série doucement va disparaître , c’est la vie.

                              Je ne comprends pas votre conclusion sur l’anonymat. Ce que vous dites est tellement habituel que ça n’a guère besoin de signature .
                              Courage de mes opinions ?! Haha on ne risque rien vous savez, on n’est pas en danger , aucun délit , pour moi une évidence, pour vous une autre, rien de plus rien de moins. Et on papote sur un site BD où le sujet de départ est une sélection pour un prix décerné par un média radio.

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                      • Répondu par Milles Sabords le 12 décembre 2023 à  08:07 :

                        Sauf que la nature finit toujours par se régénérer afin de trouver son point d’équilibre, permettant aux différentes espèces de s’épanouir à nouveau. Ce qui n’est pas le cas dans la BD, car à force de produire toujours plus vite, en masse, et mal, le peu de lectorat qui reste n’y survivra pas. On peut faire une production plus raisonnée, plus respectueuse des auteurs et autrices et atteindre les objectifs éditoriaux. Mais pour cela il faut s’asseoir autour d’une table avec de véritables négociations et pas les pantalonnades que l’on nous sert régulièrement.

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  • Bonjour,
    Ma belle fille et moi même sommes intéressés pour faire parti du jury.
    Comment est-ce que cela fonctionne ?
    A bientôt.
    Heliana et Clément

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    • Répondu par Jérôme BLACHON le 7 décembre 2023 à  16:26 :

      Bonjour,
      C’est notre partenaire France Bleu qui organise le jury. Il faudrait suivre la radio sur un réseau social. L’annonce de la formation du jury y sera faite, mais nous pourrons aussi relayer l’info sur Actua. Les candidatures seront ouvertes en janvier.

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      • Répondu par Jérôme BLACHON le 12 décembre 2023 à  15:12 :

        Au temps pour moi : les candidatures seront ouvertes ce vendredi 15 décembre. Suivez l’info sur les réseaux sociaux de France Bleu !« »

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