Le premier tome, paru en septembre 2003, pouvait laisser l’impression au lecteur d’avoir découvert tous les tenants et aboutissants de la guerre qui se déclarait à nouveau entre deux des mondes de cet anneau, mais le deuxième tome le rassure : il n’en est rien, et de nouvelles factions font leur apparition, rendant plaisamment complexe le rapport de forces révélé dans Le Calme & la tempête, la très justement nommée première partie.
Faisons un peu les comptes : une guilde de marchands qui ont redécouvert dans les ruines enfouies un objet que recherchent beaucoup de monde, y compris les Ensevelis, un mystérieux peuple vivant dans les tréfonds de la cité ; des envahisseurs qualifiés de « démons », qui ne peuvent respirer l’air pur de cette planète ; une race d’êtres non-humains aux intentions tout sauf pacifiques ; une bonne dizaine de personnages aux motivations parfois changeantes... et au milieu, un garçon dont le père Gérant Suprême des marchands vient d’être assassiné, accompagné dans sa fuite de la ville envahie par une adolescente issue d’un cirque ambulant.
Cela peut paraître faire beaucoup, mais le rythme est enlevé, les personnages attachants, et les deux scénaristes distillent avec parcimonie les secrets de ces mondes à travers de multiples rebondissements. Il est néanmoins dommage qu’une part non négligeable des dialogues des scènes d’exposition soient un peu lourds et paraissent quelque peu forcés. On pourra aussi regretter la présence de deux personnages de tueuses lesbiennes - franchement, quand est-ce que les scénaristes de BD européennes arriveront à créer des personnages homos qui ne soient ni des victimes ni des meurtriers ? A l’époque de Hitchcock, ça pouvait passer, mais de nos jours...
Enfin, ne boudons pas notre plaisir. L’histoire est agréablement mise en scène, le trait montre des influences diverses mais bien intégrées qui vont du dessin animé aux mangas, et le langage corporel des personnages est très expressif.
L’Anneau des 7 mondes est une série divertissante qui donne finalement envie au lecteur de pénétrer plus profondément les secrets de ces mondes imaginaires.
(par François Peneaud)
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