Seth, de son vrai nom Gregory Gallant, est passionné par le dessin de presse et les cartoons. Dans La Vie est belle malgré tout, il narre sa recherche compulsive de toutes traces d’un dénommé Kalo, illustrateur de presse dont le trait ressemble au sien.
Cette quête devient alors un bon prétexte pour parler de sa nostalgie des années 50, mais aussi de ses difficultés relationnelles avec ses proches qui le poussent vers la solitude. L’investigation sur cet obscur auteur québécois tombé dans les oubliettes de l’oubli tourne peu à peu à l’obsession.
Personne n’est dupe, ni l’ami confident, Chester Brown, ni le lecteur. L’enquête menée par Seth est une manière de méditer sur son métier, mais aussi sur lui-même et sur ses angoisses introspectives. Et c’est là que l’auteur nous happe totalement, à notre grande surprise.
La nostalgie désabusée et la tristesse mélancolique sont sublimées par la finesse et l’élégance du trait. La bichromie, une nouvelle traduction, et la couverture fidèle à l’original américain gratifient ce roman graphique sensible et intelligent d’une somptueuse cohérence avec le ton du récit.
(par Laurent Boileau)
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