Le Chant du corbeau était paru aux éditions La Comédie illustrée en 2004, en noir et blanc. Avec des couleurs de Vallale, qui signe également quelques images inédites, la Boîte à bulles redonne vie à ce one-shot au ton amer et finalement, assez humaniste.
Un corbeau débonnaire, guettant toute sorte de cadavres pour se nourrir, observe le monde qui l’entoure. Deux humains en particulier le fascinent : une très vieille dame qui l’attend avec des montagnes de nourriture dès qu’il apparaît, et un malfrat blessé pourchassé par la police. Sans compter ce cerf à la merci d’une horde de chasseurs.
Tout en se remémorant des épisodes de sa triste vie de corbeau, l’animal réfléchit sur sa condition et celle des curieux mammifères qu’il côtoie...
Voilà un objet original en diable, qui donne à réfléchir, tout en moquant les obsessions, mais surtout les solitudes humaines. Les couleurs vives et tranchées apportées par cette nouvelle édition font ressortir la violence (ce sang partout...) et mettent la nature en relief. La conclusion aurait pu aller dans d’autres directions, mais le propos de Pol est visiblement centré sur une forme de fatalité universelle.
(par David TAUGIS)
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