Yves Sente nous avait confié vouloir poursuivre le Janitor après le premier diptyque. Il nous disait en avril 2007 : Ce personnage nous offre beaucoup de possibilités. D’autant plus que nous avons imaginé son passé jusqu’aux événements qui sont racontés dans ce premier album… Des fragments sont suggérés dans cette histoire. Les lecteurs s’apercevront qu’il y a un homme derrière Janitor. Nous voulions que le personnage se tienne. ».
Vince est membre des services de renseignement du Vatican. Après avoir mené une mission qui l’a conduit de Malte à Davos, en passant bien entendu par la cité papale, il doit démasquer les assassins d’un prêtre sarde. Celui-ci, passionné d’ornithologie, avait photographié « par accident » des dignitaires du Nouveau Temple, une organisation occulte. Ils étaient en train de se battre à l’épée sur le pont d’un bateau. Trahi par l’éclat lumineux de l’objectif de son appareil photo, le prêtre se fait assassiner. Il a juste eu le temps de se rendre compte de l’importance de ces clichés et de les envoyer au Vatican.
Plus à son aise dans ses propres séries (Le Janitor et La vengeance du Comte Skarbek) que sur les reprises qu’il assume (Thorgal et Blake & Mortimer), Yves Sente nous entraîne dans les méandres occultes du Vatican dans un thriller passionnant pimenté d’une légère dose de surnaturel. Yves Sente développe les tensions au sein de la Curie et leurs relations possibles avec un groupuscule aux intentions mystérieuses. Le récit ne manque ni de rebondissements, ni de surprises.
François Boucq, quant à lui, fait l’actualité cet automne, avec la parution du quatrième tome des Aventures de la Mort et de Lao-Tseu Chez Fluide Glacial, le septième tome de Bouncer (avec Jodorowsky) aux Humanoïdes Associés et bien sûr ce troisième tome de Janitor. Son dessin réaliste, précis et rigoureux, notamment dans la représentation des décors, accentue le climat réaliste de ce thriller contemporain.
Vince, le Janitor, est encore un personnage en devenir. Il ne nous a pas livré tous ses secrets. Et c’est tant mieux : on aura d’autant plus de plaisir à le retrouver…
(par Nicolas Anspach)
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