Amériques Unies, en 2051. Une expérience génétique échoue en direct devant les caméras de télévision. Deux hommes en profitent pour dérober un mystérieux antidote.
Europe Unie, Lisbonne. Alex Boniac reçoit la visite impromptue de trois amis d’enfance. Sous prétexte de fêter leurs retrouvailles, le jeune homme se laisse aller à boire, fumer et... avaler d’étranges pilules d’Alpha P. Le résultat ne se fait pas attendre : Alex découvre une autre vision du monde...
La première accroche de cet album est visuelle. Les couleurs criardes, presque agressives par moment, en dérouteront plus d’un. Le serbe Vukasin Gajic a choisi l’outil informatique pour illustrer ce récit futuriste. L’utilisation de techniques infographiques (modélisation 3D, textures, couleurs et lumières) renforce la virtualité du monde décrit. À la lecture, les références à Matrix sautent aux yeux : un univers parallèle visible après absorption de pilules, cela ne vous rappelle rien ? Mais il est encore prématuré de résumer Le Monde Alpha à une simple adaptation ou à un facile plagiat du célèbre film des frères Wachowski. En effet, l’auteur ne dévoile pas encore toutes les facettes d’Alpha. La manipulation des masses, les gouvernements douteux, les enjeux de pouvoir, les répressions sanglantes, la génétique avancée... autant de thématiques esquissées mais pas vraiment développées. Espérons que cela le soit dans les prochains opus afin de ne pas cantonner les personnages dans un rôle de marionnettes manipulées.
Il ne tient qu’à Gajic et à sa souris d’éclairer ce futur sombre et de ne pas resteindre aux seuls inconditionnels de SF, la visite de son monde Alpha.
(par Laurent Boileau)
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