Christophe vit seul avec sa mère. L’été touche à sa fin et, dans quelques semaines, il faudra retrouver le chemin de l’école. La perspective de la rentrée n’est pas très palpitante, le jeune garçon doit redoubler sa seconde... Les vacances, elles aussi sont ennuyeuses. Jusqu’au jour où Christophe fait la connaissance de Myriam.
Traduit de l’allemand (titre original : Acht, neun, zehn), Un été calme est le premier album du jeune dessinateur Arne Bellstorf. Primé à la Foire du Livre de Francfort en octobre 2005, l’ouvrage retrace le quotidien insipide d’un jeune homme introverti qui a bien du mal à s’épanouir dans les relations humaines. À commencer avec sa mère. Les dialogues de la première scène sont éloquents :
- Ah, tu es déjà là ! J’ai fait des crêpes. Tu as faim ?
- J’aime pas les crêpes.
- Ah Bon. Alors tant pis.
Mère et fils cohabitent et s’enferment dans leurs problèmes relationnels respectifs. Pour Christophe, la rencontre avec Myriam est un rayon de soleil dans sa vie bien terne. Mais passés les premiers émois amoureux, la jeune fille se lasse d’un garçon incapable de communiquer avec des mots.
Par sa narration, son rythme et surtout les silences, Bellstorf en dit long sur la psychologie de son personnage. Son utilisation des gris est suffisamment fine pour faire oublier l’absence de couleurs. Son trait croque à merveille l’intériorité et le côté lymphatique du "héros". Sensible et poignant, ce portrait d’un adolescent sonne juste.
Voir en ligne : le site de l’auteur
(par Laurent Boileau)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.