Au panthéon des mangakas de référence, la gent féminine est allégrement représentée et dans le genre shonen un nom résonne internationalement : Rumiko Takahashi. Génitrice inspirée de best sellers tel que Urusei Yatsura, Maison Ikkoku, ou Ranma ½ qui lui ont permis de franchir la barre rarement atteinte des 100 millions de manga vendus, elle a également commis parallèlement à ces séries des recueils de nouvelles dont voici le deuxième, paru initialement en 1999 au Japon et édité en février 2004 par les éditions Tonkam.
Sous le titre Le chien de mon patron, on retrouve une compilation de tranches de vie nippone, reflet d’une société où les relations humaines sont régies par des concepts de hiérarchie et d’honneur professionnel et familial. Du directeur d’entreprise au chômage, au petit employé exploité par son ami et patron, en passant par une guerre de voisinage, l’auteur nous dépeint des morceaux de réalité où les acteurs et situations sonnent juste et vrai. Et chaque récit nous offre son lot d’émotions : de la joie au chagrin, du rire potache à l’humour noir...
L’efficacité de l’écriture est soutenue symbiotiquement par celle du dessin et du découpage qui, à l’instar des autres œuvres de l’auteur, prônent une mise en scène quasi théâtrale, préférant dialogues et monologues aux tableaux contemplatifs.
Une fois encore, Rumiko Takahashi nous démontre ici son immense maîtrise de la narration et, sous une plume caustique et légère à la fois, nous fait part de son analyse du microcosme japonais qui, bien que séparé par la distance de son homologue français, partage avec ce dernier certaines similitudes.
(par Anh Hoà Truong)
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Truong Anh Hoà
"La tête dans les images"
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