La perte d’un enfant est sans doute l’une des pires épreuves qu’une personne puisse vivre. Que dire alors lorsque l’on perd toute sa famille ? En temps de guerre ou lors de catastrophes naturelles, ces drames-là sont légion malheureusement. Et Andrew Kennedy ne le sait que trop bien car sa femme et ses deux enfants -Lance et Amanda- sont morts lors de l’épidémie de la Grande Souche.
Depuis six ans, il vit dans le souvenir de ses proches disparus jusqu’au jour où une troupe de la Résistance fait irruption dans sa communauté cachée dans les forêts de Big Sur (une partie de la côte californienne, NDLR). Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il découvre l’identité de l’officier à la tête de ces soldats : Amanda, sa fille qu’il croyait morte et qui se tient pourtant là bien vivante à quelques centaines de mètres de lui !
Andrew et sa nouvelle compagne Bianca, qui se cachaient des miliciens, baissent leur garde et s’approchent d’eux, rassurés par la présence de la jeune femme... Grave erreur : Amanda abat Bianca et contraint son père, qui était un ancien marine et agent du FBI, à rejoindre la Résistance. Andrew découvre alors que sa fille adorée est devenue une tueuse féroce, froide et totalement endoctrinée par la propagande extrémiste de Neal Banks, le chef de la Résistance. En dépit de l’immense chagrin qui l’envahit, l’instinct paternel est plus fort, Andrew accepte d’aider la Résistance en espérant secrètement tirer sa fille des griffes de ces fous furieux.
Mais ce qu’Andrew et Amanda ignorent c’est que Lance aussi est vivant : il est devenu l’un des dirigeants des Dévots, une secte adoratrice des envahisseurs extraterrestres qu’ils ont rebaptisés “les Bienfaiteurs”. Bien que pacifistes, les Dévots sont honnis par la Résistance qui les considère comme des traîtres à la race humaine. Et en temps de guerre, le sort réservé aux félons, c’est la mort. Amanda n’hésitera pas une seule seconde à tuer son propre frère qui s’est rangé dans le camp de l’ennemi. L’affrontement fratricide est désormais inévitable...
Tout s’accélère dans ce second épisode des Dominants, la nouvelle série de Sylvain Runberg et Marcial Toledano. Les enjeux montent d’un cran, la violence de la Résistance et sa légitimité sont une nouvelle fois au cœur du récit mais Runberg nous permet aussi de découvrir le camp des sectes qui communient avec les créatures. Bien que non-violents, ces fanatiques religieux manifestent une dévotion pro-alien qui fait aussi froid dans le dos que la cruauté du camp d’en face.
Quant aux créatures extraterrestres, le mystère sur leur nature et leur présence sur la Terre reste toujours aussi impénétrable, ce qui renforce l’aspect implacable de cette invasion et notre sentiment que le récit est la métaphore du crépuscule de l’humanité.
Le scénario de cette mini-série est servi par le dessin dynamique et efficace de l’excellent Marcial Toledano. Son trait et ses couleurs renforcent l’intensité de ce second épisode bourré d’action. Nous espérons que le final de cette trilogie apocalyptique qui paraîtra dans deux mois sera à la même hauteur.
Voir en ligne : Découvrez la série "Les Dominants" sur le site des éditions Glénat
(par Christian MISSIA DIO)
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À lire sur ActuaBD.com :
Notre chronique du T. 1 de cette série
Du même dessinateur :
Les chroniques des tomes 1, 2 et 3 de la trilogie Tebori.
Les Dominants T. 2 : Les Dieux stellaires - Par Sylvain Runberg & Marcial Toledano, éditions Glénat. Album paru le 19 août 2020. 64 pages, 14,95 euros.