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"Les Guerres de Lucas" Laurent Hopman & Renaud Roche : "En tant que fans, bien évidemment on connaît Star Wars, mais pas la trajectoire humaine du projet " [INTERVIEW]

Par Gaëlle BEDIS le 29 février 2024                      Lien  
En pleine promotion des "Guerres de Lucas" et après avoir été auréolés des prix France Info et Fnac-France Inter 2024, nous avons rencontré Laurent Hopman et Renaud Roche à Lyon, une semaine avant le festival d'Angoulême.

Vous n’aviez encore jamais travaillé ensemble : comment s’est faite votre collaboration sur Les Guerres de Lucas ?

Laurent Hopman : Avec Julien Derain [1], on cherchait un dessinateur pour ce projet. On a passé énormément de temps à faire le tour de tous les talents pour trouver un artiste pas forcément fan mais qui connaisse bien l’univers de Star Wars, et qui ait évidemment toutes les qualités qu’on recherche chez un dessinateur, en particulier l’expressivité. C’était important qu’il soit capable de donner vie aux personnages. Toute la sélection a été faite de manière très méthodique, avec des classements de dessinateurs par genre notamment. Et on a eu un coup de cœur immédiat en tombant sur le travail de Renaud. C’était vraiment notre eldorado !

Renaud Roche  : Je ne savais pas qu’il y avait un classement ! Je demanderai à voir ça un jour ! (rires)

Laurent Hopman : Tu verras, oui (rires). Renaud était vraiment celui qu’on espérait avoir. Ce n’était pas évident qu’il puisse se rendre disponible parce qu’il a un métier à côté mais heureusement, ça a collé !

Renaud Roche : Oui, les calendriers ne se sont pas trop mal ajustés. Quand Julien et Laurent m’ont contacté en mars 2020 je crois, j’étais sous contrat avec Illumination [2] en story board. Je n’avais pas vraiment de visibilité sur la fin de ce travail car ce sont des contrats qui se renouvellent tacitement quand tout se passe bien. Le script des Guerres de Lucas n’étant pas encore finalisé, je leur ai dit de revenir vers moi quand ce serait fait. Ils me l’ont envoyé à l’automne 2020, je l’ai lu et ça m’a plu. C’est là que le projet a commencé à devenir plus concret pour moi. On s’est rencontrés ensuite avec Laurent et il y a eu un bon feeling. On s’est trouvé des points communs sur le plan humain et pas mal d’atomes crochus. Laurent et Julien ont aussi senti (ils me l’ont dit après) que j’étais vraiment fan de l’univers de Star Wars et passionné par le sujet. Je n’étais pas encore officiellement pleinement sur le projet mais j’avais déjà commencé à faire des recherches et à partir d’avril 2021, je m’y suis mis à 100%.

"Les Guerres de Lucas" Laurent Hopman & Renaud Roche : "En tant que fans, bien évidemment on connaît Star Wars, mais pas la trajectoire humaine du projet " [INTERVIEW]
Laurent Hopman & Renaud Roche en dédicace à la librairie La BD 69 à Lyon, le 20 janvier 2024 - © Gaëlle Bédis

Vous parlez de mars 2020 pour la première approche avec Renaud, le casting de dessinateurs avait déjà eu lieu mais le script n’était pas encore prêt. Combien de temps a-t-il fallu pour faire naître Les Guerres de Lucas ?

Laurent Hopman : Entre le moment où il y a l’idée, où on se dit « Tiens, faisons ça ! », puis les recherches, commencer l’écriture du scénario, trouver le bon partenaire, c’est long. Je dirais environ 3 ans.

Renaud Roche : A titre personnel, j’ai passé 2 ans pleinement dessus. J’ai commencé en avril 2021 et j’ai rendu les derniers plans en mars 2023.

Les guerres de Lucas a reçu le prix BD Fnac-France Inter et le prix de la BD d’actualité et de reportage de France Info 2024 et ses droits d’adaptation ont été achetés dans plusieurs pays avant même sa sortie en octobre dernier. Comment gérez-vous ce succès ?

Renaud Roche : Oh, j’ai déjà acheté une Porsche, malheureusement à crédit ! (rires)

Laurent Hopman : (rires) Même si c’est notre première BD, nous ne sommes plus vraiment des novices qui auraient peut-être pris ça en pleine figure. On est quand même assez raisonnables de par nos personnalités déjà et parce qu’on a aussi un certain vécu. Je crois qu’on profite énormément de tout ce qui arrive mais sans se monter la tête.

Renaud Roche : C’est vrai que certains des premiers retours qu’on a eus avant la sortie de la BD étaient dithyrambiques. C’était très flatteur mais pour moi ce succès m’a paru très virtuel pendant longtemps parce que je n’avais pas encore eu le bouquin final entre les mains. Je me suis davantage rendu compte de ce qui se passait après la sortie en octobre, quand j’ai commencé à recevoir des messages plus personnels de lecteurs qui m’écrivaient sur les réseaux et, de façon très touchante, me disaient qu’ils avaient eu les larmes aux yeux sur certaines pages.
Je me souviens en particulier du message d’une personne qui m’expliquait qu’elle n’avait plus envie de dessiner, qu’elle avait un peu perdu la foi et que mes planches dans Les Guerres de Lucas lui avaient redonné l’envie de dessiner. C’est avec ce genre de belles choses qu’on commence à réaliser qu’on a un impact, et ça, ça fait vraiment plaisir.

Et puis les prix sont aussi une forme de couronnement. Vous êtes dans une sorte d’environnement mondain, beaucoup de gens inconnus viennent vous remercier, c’est très agréable. Dans mon cas, il y a un phénomène très étrange parce que j’ai envie de répondre à chaque fois « Je n’ai fait que mon travail finalement, tant mieux si vous trouvez que je l’ai bien fait ! ». Ça me fait plaisir, c’est sûr, mais comme le disait Laurent, même si c’est ma première bande dessinée, j’ai quand même plus de 20 ans de carrière derrière moi, certes dans d’autres secteurs, mais ça me permet de garder la tête sur les épaules. En revanche, c’est vrai que ce succès m’encourage et me permet de me convaincre que j’ai fait le bon choix. Je me dis que c’est une forme de validation à la fois publique et critique de mon travail qui me donne envie de continuer dans cette voie parce que je me sens soutenu, encouragé et je veux essayer de montrer au public comment je peux faire encore mieux. C’est ma petite psychose personnelle, de toujours vouloir faire mieux !

Laurent Hopman & Renaud Roche en dédicace à la librairie La BD 69 à Lyon, le 20 janvier 2024 - © Gaëlle Bédis

Star Wars est une saga culte, une icône presque intouchable de la culture cinématographique geek, maintes et maintes fois revue, avec un univers foisonnant et un public exigeant. Comment créer la surprise quand tout semble déjà avoir été dit ?

Laurent Hopman : En tant que fan de Star Wars, bien évidemment on connaît l’univers des films mais ce qui n’a pas trop été raconté, c’est l’histoire complète, la trajectoire humaine du projet à travers les yeux de Georges Lucas. Cette trajectoire, ce n’est pas seulement comment on fait les effets spéciaux ou comment on a l’idée d’un Jedi ; c’est aussi le financement avec les studios, qui est-ce qu’il a dans son entourage, quel est le contexte historique de l’époque, comment le film s’inscrit dans ce contexte, qu’est-ce qu’il y a au cinéma au même moment, qu’est-ce que ses amis lui disent, enfin toutes ces choses qui sont truculentes parce que ses amis, c’est Coppola, Spielberg et compagnie. Parce qu’il a une femme, Marcia, qui est un personnage très fort, hyper important et qui est pourtant inconnue du grand public parce qu’elle a été effacée de l’histoire après leur séparation. Globalement, tous ces éléments sont peu connus et si on les remet tous ensemble, on obtient une histoire très intéressante, une sorte de biopic qui raconte cette trajectoire humaine incroyable, à laquelle tout le monde peut s’identifier.

Renaud Roche : On a été tous les deux très attentifs à la conception et c’est vrai que sur certains aspects, on se disait qu’il ne fallait vraiment pas faire d’erreurs, même si c’était de l’ordre du détail, parce que la communauté de fans de Star Wars risquait de ne pas nous rater, connaissant ses exigences, voire parfois son intransigeance ! Et on peut dire que, pour l’instant, avec la communauté française en tout cas, tout s’est très bien passé. Quasiment tous les fans ont été unanimes sur la qualité de la BD quand ils l’ont lue. Au pire, ils nous ont dit qu’ils connaissaient à peu près toutes les anecdotes mais que ça leur avait fait plaisir de les lire sous cette forme, et au mieux qu’ils pensaient tout connaître mais avaient quand même découvert des choses. Venant de gens qui maîtrisent très bien le sujet, ça fait plaisir !

Comment avez-vous réussi à organiser tous ces témoignages, toutes ces histoires ? Avez-vous été en contact avec Georges Lucas ou ses ayants-droits en amont du projet ?

Laurent Hopman : C’était important que tout soit documenté parce qu’il y a beaucoup de fans qui connaissent quand même ces anecdotes. Il fallait donc que tout soit bien cadré. La documentation existe mais elle est immense. Le problème a surtout consisté à la réunir, la lire, la digérer et en retirer les éléments pertinents. Puis méticuleusement, méthodiquement, tout vérifier pour s’assurer qu’on ne disait pas de bêtises et reconstruire petit à petit le tableau de cette aventure incroyable.
Et en même temps, il fallait rester libre pour raconter cette histoire-là, parce que dès qu’on rentre dans le cadre d’une licence ou d’un produit à validation, on sait déjà qu’on ne pourra pas parler de certaines choses, qu’il faudra édulcorer ça, éviter ça, donc c’était important de raconter l’histoire librement.

Laurent Hopman en dédicace à la librairie La BD 69 à Lyon, le 20 janvier 2024 - © Gaëlle Bédis

Laurent, c’est quoi le plus confortable pour vous : être seul au scénario comme ici ou travailler à plusieurs comme sur Les Sauveurs ou Nées Rebelles ?

Laurent Hopman : Même si je n’ai aucun problème avec le fait de travailler en équipe, je trouve qu’être seul est plus pratique pour avoir une vision globale. J’ai une idée d’où je vais et la liberté de travailler à mon rythme. Pour les autres BD sur lesquelles j’ai travaillé, je rédigeais des portraits. J’ai écrit les miens seul mais il y avait aussi une part de travail collectif pour harmoniser le tout. Dans tous les cas, je fais un métier formidable et c’est agréable de pouvoir l’exercer !

Renaud, quel a été le personnage le plus difficile à dessiner dans cet album ?

Renaud Roche  : Je le dis souvent et j’en parle aussi à la fin du portfolio : c’est Carrie Fisher. Pour plusieurs raisons. Déjà, à titre personnel, je trouve que les femmes sont plus complexes à représenter. Si on peut se permettre une certaine dureté dans le dessin des personnages masculins ou vieux et que ça passe, c’est plus délicat pour un personnage féminin.

Ensuite, je trouve qu’elle, en particulier, a un physique assez changeant selon l’angle de prise de vue, la lumière ou en fonction de la manière dont elle est maquillée ou coiffée. Et dieu sait que la coiffure est importante dans Star Wars pour son personnage ! J’avais beaucoup de références photos et j’avais parfois l’impression de ne pas toujours voir la même personne. C’était aussi une personnalité que j’aimais beaucoup, qui est partie un peu trop jeune je pense. Sa mort a été un choc un peu pour tout le monde. C’est sans doute quelqu’un qui n’a pas eu la carrière qu’elle méritait, qui s’est rattrapée après en se lançant dans le scénario mais qui n’a pas non plus eu une vie simple. C’est toujours délicat d’être à la hauteur de ça, de le retranscrire en dessin. Et il y avait aussi des raisons purement graphiques : j’avais plus de mal à la saisir. Je pense que ça passe quand même dans le bouquin mais...

Renaud Roche en dédicace à la librairie La BD 69 à Lyon, le 20 janvier 2024 - © Gaëlle Bédis

La fin de Les guerres de Lucas est ouverte et il existe trois trilogies Star Wars sur lesquelles travailler. Peut-on espérer une suite dans les mois à venir ?

Laurent Hopman : On est déjà en train de travailler dessus ! Renaud va commencer à dessiner incessamment sous peu le tome 2, qui reprend l’histoire là où s’arrête le premier volume. On va donc se pencher sur les débuts d’Indiana Jones et la réalisation de l’Empire contre attaque. L’histoire est tout aussi intéressante. Ça va être très, très compliqué pour Georges qui va rencontrer d’énormes difficultés et risquer de tout perdre. C’est surprenant d’ailleurs, parce qu’on a l’impression à la fin du premier tome qu’il a réussi, qu’il est presque intouchable avec le succès de La Guerre des Étoiles, mais en fait pas du tout. Il va prendre des risques fous pour accéder à l’indépendance.

Renaud Roche : Il va faire tapis, comme au poker. Il remise tout !

Vous avez déjà réfléchi au format de cette suite ? Ce sera une trilogie, plusieurs trilogies comme pour les films ?

Laurent Hopman : Ce sera une trilogie qui se concentrera sur la première série de films. Ce serait sûrement très intéressant de traiter tous les films mais on ne peut pas coincer Renaud pour les 20 prochaines années, hélas ! (rires)

Renaud Roche  : C’est sûr (rires) ! Et puis, il y a un arc George Lucas à part entière sur les années 1980, avec son ascension, le succès puis la confirmation et la mise en place de son empire. La révolution technique aussi ! Il lance Star Wars et Indiana Jones, qui sont devenues deux sagas cultes. Tout se met en place pour lui à cette époque que je considère à titre personnel comme l’âge d’or du cinéma d’entertainment parce que Spielberg ou Coppola réalisent certains de leurs plus grands chefs d’œuvre notamment.

Lorsqu’il décide de faire la seconde trilogie fin 1990, début 2000, George Lucas n’a déjà plus le même statut. Même s’il y a des anecdotes croustillantes à raconter, ce n’est plus le même monde, ce ne sont pas les mêmes risques. Ce qui peut arriver, c’est qu’à la fin de la troisième BD, il y ait un épilogue qui évoque tout ce qui s’est passé depuis pour la saga, pour que les gens comprennent qu’il n’y aura pas de suite aux Guerres de Lucas.

Quand sera-t-elle publiée ?

Laurent Hopman : Le tome 2 devrait sortir à la rentrée 2025.

Renaud Roche : Je dis souvent aux gens que j’ai hâte de le lire parce que ça voudra dire qu’il est terminé à ce moment-là et donc que j’aurai fini !

En attendant, est-ce que vous avez d’autres projets ?

Renaud Roche : Pour moi, c’est rapide, je vais plonger dans le tome 2 !

Laurent Hopman : De mon côté, c’est un peu tôt pour en parler, mais oui, il y a des projets en cours. On aura l’occasion d’en reparler !

Quelques questions rapides pour terminer ! Qui a vu le plus la saga ?

Laurent Hopman  : Bonne question ! En y réfléchissant, je dirai que j’ai dû voir chacun des trois films de la première trilogie quatre ou cinq fois. Peut-être même plus !

Renaud Roche : Oh c’est dur ça ! Peut-être que j’ai plus vu l’ensemble de la saga. Et puis, au bout d’un moment, on ne compte plus ! Ce sont presque des films doudous ; tu fais autre chose, tu le mets en fond. Est-ce que c’est vraiment le voir ?

Laurent Hopman : Personnellement, je n’aime pas trop faire ça parce que quelque part j’ai l’impression d’user le film pour rien s’il est en fond.

Votre réplique préférée de tous les films de la saga ?

Laurent Hopman  : Je crois que ça serait peut-être Han Solo qui réplique à la princesse Leïa quand elle dit qu’elle préfèrerait embrasser un wookie plutôt que lui : « Je peux arranger ça ! » (rires). Ça me fait toujours marrer !

Renaud Roche : Ah c’est dur ! Il y en a tellement... Il y a beaucoup de choses très intelligentes dites par Yoda, alors évidemment le choisir est tentant.

Laurent Hopman  : C’est pas si facile parce qu’il y a énormément de répliques et beaucoup sont passées dans la vie de tous les jours. Une que j’utilise beaucoup dans la vraie vie, c’est : « On va voir si ce code vaut le prix que nous l’avons payé » (rires).

Renaud Roche  : Ah oui, c’est vrai ! (rires) Je voulais trouver un truc drôle mais... je pourrais juste faire « Rrroooooarrr » comme Chewbacca, mais bon, c’est un peu naze ! (rires). Sinon, j’aime beaucoup quand Yoda dit : « Un grand guerrier ? Personne par la guerre ne devient grand ». C’est bien envoyé au moment précis du film où il faut rabattre les velléités de Luke qui veut s’attaquer à l’Empire tout seul. Ça remet un peu de sagesse.

Et la dernière : votre personnage préféré de toute la saga ?

Renaud Roche : Mais c’est encore plus dur comme question, ça (rires) !

Laurent Hopman : Han Solo ! (rires) Quand on jouait dans la cour de récréation quand j’étais enfant, tout le monde voulait être Han Solo !

Renaud Roche : Oui, pour toi, c’est facile ! C’est sûr qu’il a plus d’épaisseur que Luke. Allez, je vais rester cohérent et dire Yoda parce que j’aime son côté espiègle et le contraste qu’offre son personnage. C’est le plus sage et le plus puissant de tous les Jedis qu’il y ait jamais eu et en même temps, il peut faire des blagues et se comporter comme une espèce de petit lutin farceur. C’est d’ailleurs ce côté qui a été développé par la suite. Est-ce que c’est un allié ou un ennemi ? On ne sait pas trop, peut-être un mix des deux à la fin.

(par Gaëlle BEDIS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782493184993

Propos recueillis le samedi 20 janvier 2024 dans le cadre de la dédicace de Laurent Hopman et Renaud Roche à la librairie La BD 69 à Lyon.

[1Un des fondateurs de la maison d’édition Deman qui publie Les Guerres de Lucas

[2Illumination Studios, producteur des films animés Moi, Moche et Méchant, Les Minions, Tous en scène ou encore Mario Bros Le film

Les Guerres de Lucas Deman ✍ Laurent Hopman ✏️ Renaud Roche 🏆 Prix Fnac France Inter 🏆 Prix Franceinfo de la BD d’actualité et de reportage
 
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