Donné pour mort au combat, dans les Vosges enneigées, le capitaine Moufflot parvient à s’échapper de l’hôpital militaire où les Allemands l’ont soigné. Obsédé par la rage de vaincre, et contre l’avis de ses supérieurs, il veut encore servir une fois revenu à Paris. À force d’insistance, il obtient une mission en Alaska pour ramener 400 chiens avec un objectif urgent : aider les troupes dans les montagnes, sur des terrains où les chevaux et les véhicules motorisés restent impuissants.
Les gueules sont cassées, tordues, déformées, mais les gestes sont justes, et la construction solide. Les scénaristes Michael Delbosco et Daniel Duhand sont cohérents dans leur choix de faire illustrer cette histoire vraie par Félix Brune. Son graphisme puise à la fois dans le classicisme et la modernité, avec une forme de rigueur indispensable dans un récit aussi précis historiquement.
Quelle découverte que ce capitaine ! Si son nom a été légèrement modifié pour l’album, il a bel et bien existé. Les documents d’archives présentés en appendice en apportent une preuve éclatante, dévoilant même la somme qui lui avait été allouée.
En croisant des épisodes complémentaires, les auteurs évitent le récit de guerre linéaire : on voyage dès le début en Alaska, avec le périple de volontaires aux personnalités originales, puis retour au front, avec les poilus frigorifiés, avant d’arriver à la séquence de l’hôpital, pleine de suspense et de théâtralité.
Le tome 2 nous emmènera en 1915, au milieu de la Seine-et-Marne, et, vous l’aurez deviné, les chiens y feront leur entrée.
(par David TAUGIS)
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