C’est l’album du dénouement et des révélations. Toutefois, celles-ci, bien entendu, ne viendront que progressivement. Méto est contraint d’intégrer les Césars. Étrange régime de faveur pour celui qui a été un des piliers de la révolte, alors que ses amis sont réduits en esclavage. Mais ici, tout le monde suspecte tout le monde, il ne faut faire confiance à personne.
Bien entendu, pour essayer de gagner une autre liberté, il faut qu’il regagne la confiance de ses geôliers qui sont aussi ses compagnons maintenant. Mais au double-jeu, qui est le plus fort ? D’épreuves en entraînement, il va gagner le droit d’aller sur le continent, le Monde…
De bout en bout, l’adaptation de Lylian reste fidèle au roman d’Yves Grevet. Les ambiances sont bien retranscrites par le dessin et le découpage de Nesmo, et par la très belle mise en couleur de Christian Lerolle.
La force de ce roman pour « jeunes adultes », c’est de changer de style. De huis clos, il devient survivaliste pour prendre toute sa dimension comme roman post-apocalyptique portant un fort message humaniste et écologiste. C’est aussi parce qu’il n’est pas manichéen. Jamais l’expression « l’enfer est pavé de bons sentiments » n’a trouvé une interprétation plus concrète qu’ici. Au-delà de l’injustice flagrante de cet univers liberticide, on ne peut que ce demander ce que nous pourrions faire pour améliorer les choses et si l’utopie de Némo ne va pas le mener, au final, droit dans le mur.
Après tant d’erreurs humaines, l’impression laissée par ce roman est qu’il n’y a pas de bonnes solutions, seulement des ersatz, des pansements sur une jambe de bois. Et d’espérer que nos dirigeants ne nous entraînent jamais dans le chemin sans retour dans lequel les contemporains de Méto les ont menés.
Une très bonne série, qui se clôt sans fermer toutes les portes, en laissant toujours des réponses en suspens ce qui pourrait, pourquoi pas ?, appeler une suite...
(par Jérôme BLACHON)
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