Quatre surdoués issus de disciplines spécifiques changent la face de la science grâce à un système innovant en matière de prothèses oculaires. Le succès est au rendez-vous, et la presse médiatise ces nouveaux héros tant et plus. "La science est le nouveau Rock’n’roll", telle semble être la devise de Dade, Simon, Thomas et Emerson. À la tête de la World Corp., une entreprise à la pointe de la technologie, tout réussit à cette élite, sauf que leurs divergences sur certaines points cruciaux les mènent à emprunter des directions différentes, pas toujours altruistes.
Des années plus tard, une douzaine de scientifiques se retrouvent piégés dans un laboratoire spatial, ignorés de tous. Ils sont porteurs d’un virus qui modifie leur constitution et qui les fait muter progressivement...
Autant l’annoncer clairement : les adeptes férus de science-fiction passeront un agréable moment de lecture en progressant par les différents stades mis en place par les auteurs. La particularité de l’album repose par une évolution échelonnée sur plusieurs époques : l’introduction décrit le lancement de la World Corp. par ces quatre génies hors-normes, chose qui leur vaut une notoriété à l’échelle mondiale avec tout les avantages que cela apporte (argent, luxe...)... La suite nous ramène à ce petit groupe d’humains isolés sur une plate-forme spatiale, menacés par un virus...
Le scénariste Eric Stephenson et directeur exécutif de Image Comics est une figure bien connue du milieu : il a travaillé notamment sur Youngblood, Fantastic Four, Spider-Man Unlimited,... Avec Nowhere Men, il peint un portrait de la condition humaine d’aujourd’hui et de demain, façonnées par les technologies modernes, leurs avantages et fatalement leurs travers.
Au dessin, Nate Bellegarde a collaboré avec Robert Kirkman sur Invincible Presents : Atom Eve & Rex Splode. Ses protagonistes aux faciès stéréotypés manquent quelque peu de charisme : ils sont figés, sans doute terrifiés par la condition extrême que leur impose le récit.
L’ouvrage se lit, certes, quelques images sont belles, mais sa résolution ne laisse pas un souvenir impressionnant, sauf peut-être aux inconditionnels du genre.
(par Marc Vandermeer)
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