Initialement parue chez Semic, la série Out There revient en trois volumes cartonnés pour lesquels Humberto Ramos signe des couvertures originales. Ce qui explique en partie les retards qu’a pu connaître cette nouvelle édition puisqu’il a fallu composer avec l’agenda très chargé de ce dessinateur.
On y découvre la charmante bourgade d’El Dorado, Californie, havre de paix dans lequel les enfants suivent leur scolarité sans craindre la moindre menace : crimes et violences semblent en effet avoir totalement déserté la cité. On doit cette idyllique situation à quelques concitoyens particulièrement concernés par la sécurité de leurs rejetons. Au point que, pour s’assurer de celle-ci, elle passe un pacte avec un démon. Démon en fin de compte assez mal intentionné, on en aurait pu s’en douter.
Fort heureusement, pour répondre à la menace, quatre lycéens, qu’a priori rien ne destinait à faire équipe, se trouvent dotés de divers dons, à commencer par celui de voir les malveillants et ectoplasmiques lutins qui font régner la loi dans la ville et préparent l’arrivée de leur maître, Dreadalus.
Le scénario proposé par Brian Augustyn suit une ferme structure dont les volumes semblent particulièrement rendre compte. À l’intrigue de la cité (premier tome) succède une sorte de road movie (deuxième tome) et l’on attend un dernier volume de confrontation dans un univers ouvertement surnaturel.
Les adolescents constituent le cœur d’un récit pourtant fortement teinté de ce que la narration appelle elle-même "mysticisme". Il faut y entendre un arrière-fond religieux explicite : la foi et l’Église répondent à une menace démoniaque louchant du côté de la magie noire.
Immédiatement reconnaissable, le trait d’Humberto Ramos confère énergie et vitalité au dessin. L’action, ainsi dynamisée, conserve toujours une réelle lisibilité, à défaut d’une extraordinaire finesse. Mais cela se révèle particulièrement adapté à l’histoire narrée, au ton adopté.
Glénat Comics nous offre donc avec Out There la possibilité de (re-)découvrir ce dessinateur dans une œuvre du début de sa carrière. L’éditeur grenoblois semble décidé à prolonger cette expérience en 2014 avec Crimson, signé à la même époque par les mêmes auteurs. De quoi satisfaire de nombreux lecteurs de comics fans de ces artistes.
(par Aurélien Pigeat)
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